"Gilets jaunes": "Il n'y a pas d’un côté les gentils pacifiques et de l’autre les méchants casseurs" selon une magistrate
L’acte 8 des "gilets jaunes" samedi dernier a été marqué par une recrue d’essence des violences. Les images de CRS frappés, de scooters incendiés sur le boulevard Saint-Germain à Paris ou encore de l’intrusion d’individus dans un ministère, reflètent la tension qui a régné tout au long de la journée.
Depuis le début du mouvement, une grande partie des "gilets jaunes" se revendique pacifistes et non-violents et comme depuis plusieurs semaines, ce sont les casseurs qui sont pointés du doigt. Pourtant, selon Michèle Bernard-Requin, magistrate honoraire, ancienne présidente de cours d’assises, la distinction n’est pas si simple.
"Je ne suis pas certaine que dans ce mouvement des ‘gilets jaunes’ il y ait d’un côté les gentils gilets jaunes pacifiques et de l’autre côté les méchants casseurs. Je pense qu’il y a toute une frange intermédiaire qui, à la faveur d’un mouvement de foule, de la surexcitation de la foule et de son anonymat, est capable de déraper et elle le fait on l’a vu. Et ce qui m’a alarmé, c’est l’entrée de force dans un ministère. Ça a été le basculement de trop", explique-t-elle.
La démocratie direct, une illusion
Parmi les revendications des "gilets jaunes", on retrouve régulièrement la volonté d’une démocratie plus directe à l’image du RIC, le référendum d’initiative citoyenne qu’ils réclament. "La démocratie directe n’est pas possible, car chaque citoyen ne peut pas décider de commander. J’entends dire, y compris par des ‘gilets jaunes’, que le grand débat national sera une mascarade. C’est-à-dire que d’ores et déjà, ils commencent à dire, parce qu’il sera organisé d’en haut ça ne vaut rien", poursuit la magistrate.