"Gilets jaunes": le gouvernement hausse le ton après les violences
Pendant 10 minutes sur TF1, le Premier ministre Edouard Philippe a martelé un seul et unique message: pas de quartier pour les casseurs. La fermeté pour répondre à la violence, avec un dispositif policier renforcé pour l'acte 9 des gilets jaunes samedi, et une loi pour durcir les sanctions contre les manifestants violents et ceux qui participent à des manifestations non déclarées.
Le dispositif de sécurité retrouvera samedi son niveau de mi-décembre, à savoir près de 80.000 policiers et gendarmes dans toute la France, dont 5.000 à Paris.
Un timing qui n'est pas le bon pour Yves Lefebvre, secrétaire général Unité SGP-Police FO:
"Je considère que le projet est intéressant mais il aurait fallu le mettre dans un plan d'action et pas dans un plan de réaction tel que ça été décliné par Edouard Philippe. La seule réponse, c'est la mobilisation de plus de 80.000 policiers et gendarmes. On va encore demander à mes collègues d'être encore plus corvéables et d'être encore plus sur le terrain au détriment de leur vie de famille".
Un texte de loi pour février?
Un arsenal de mesures sécuritaires donc, qui ne résoudra rien dénoncent en chœur les oppositions. "Où est la véritable réponse du gouvernement? Elle n'est que répressive", fustige un parlementaire insoumis. À droite, Laurent Wauquiez, dénonce de son côté des mesures sans efficacité immédiate. "Impossible en effet de les mettre en place d'ici samedi", reconnaît un parlementaire de la majorité qui espère un texte de loi, à l'Assemblée nationale dans les semaines qui viennent, au début du mois de février.
Depuis le début de la mobilisation des "gilets jaunes", le 17 novembre 2018, 5.600 personnes ont été placées en garde à vue et quelque 1.000 condamnations prononcées par la justice.
Les images de violences lors ou en marge de manifestations des "gilets jaunes" ont fait le tour du monde depuis le début de ce mouvement inédit, qu'elles visent des forces de l'ordre prises à partie, des symboles comme l'Arc de Triomphe tagué, des quartiers de Paris vandalisés, ou encore des manifestants blessés partout en France.