Gilets jaunes: l'appel à la prudence du maire de Bordeaux jugé excessif
La journée n’a pas été "apocalyptique" comme le craignait le maire de Bordeaux Nicolas Florian, mais des accrochages entre forces de l’ordre et "gilets jaunes" ont bien eu lieu. Le maire de la ville avait appelé à une journée "ville morte" craignant les débordements dans cette ville, bastion des "gilets jaunes" depuis le début du mouvement.
Si les commerçants avaient globalement répondu à l’appel du maire, certaines terrasses de café avaient fait le plein. Pour Colin, l’appel à la prudence était même disproportionné.
"C’est complétement exagéré, comme d’habitude. Il y a autant de monde que d’habitude, il y a autant de casse, s’il y a de la casse, que d’habitude... Ce n’était pas la peine de péter un câble comme ça", estime-t-il.
5000 manifestants présents
Gilets jaunes sur le dos, Mélanie et Lionel ont manifesté toute l’après-midi, ils partagent le même sentiment.
"C’est vrai que les magasins étaient fermés rue Sainte-Catherine par rapport à d’habitude. Mais il n’y a jamais de casses dans les magasins. Et d’habitude, il y a tous les gens qui font leur shopping, ils sont plus nombreux que nous sur la rue Sainte-Catherine donc je ne comprends pas cet appel", explique Lionel.
Le nombre de manifestants était évalué au double de la semaine dernière, soit près de 5000. Plusieurs leaders du mouvement des gilets jaunes ont fait le déplacement à Bordeaux, comme Eric Drouet et Jérôme Rodrigues. Ou encore Francis Lalanne.
Quelques échauffourées et des dégradations ont tout de même eu lieu dans la ville, mais aucun affrontement majeur. Au total, 59 personnes ont été interpellées.
Une violence qui aura donc été contenue s’est félicité le maire de Bordeaux dans un communiqué. "Je comprends que cela puisse paraître disproportionné maintenant, mais nous avions vraiment des informations inquiétantes. Je m'en serais voulu si je n'avais pas alerté. Je voulais aussi sensibiliser l'opinion publique et les 'gilets jaunes', qu'ils prennent conscience de leurs responsabilités en manifestant. Il faut qu'ils trouvent maintenant d'autres moyens de s’exprimer", a-t-il déclaré.