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"Il est parti en laissant des dettes": cette maman tente d'obtenir ses pensions alimentaires

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"RMC s'engage pour vous" se penche ce mercredi sur le cas de Jessica, une maman s'occupant seule de ses sept enfants. Elle tente désespérément d’obtenir une pension alimentaire pour les deux derniers enfants, des jumeaux.

Ce 8 mars, c’est la journée internationale des droits des femmes. RMC tente de répondre à l’appel de Jessica, maman solo d’une joyeuse troupe de… sept enfants ! Quatre garçons, trois filles, âgés de 2 à 14 ans. Les petits derniers, des jumeaux, sont issus d'une deuxième union, qui s’est malheureusement terminée en octobre. Depuis, Jessica tente désespérément d’obtenir une pension alimentaire.

"Les choses sont compliquées, surtout que le père est parti en laissant des dettes que j'essaie de relever doucement. Il n'a fait aucune démarche, et au niveau de la CAF, le dossier reste bloqué. Rien n'est fait pour la personne qui garde les enfants", souffle-t-elle.

Pourtant, le gouvernement a changé le système des pensions alimentaires, précisément pour mieux protéger les mamans comme Jessica. Depuis un an, le versement se fait automatiquement, via un service de la CAF, pour les couples divorcés. Au 1er janvier, ce dispositif s’est élargi à tous les couples séparés. Le principe est simple: pour prévenir les impayés, la CAF récupère la pension auprès du parent qui doit la payer, pour la reverser à celui qui a la garde des enfants.

C’est un changement majeur pour les familles monoparentales, des femmes dans l’immense majorité, quand on sait que 30% des ex-conjoints ne paient pas ou pas totalement. Sauf que pour en bénéficier, encore faut-il que la pension ait été fixée par la justice. Dans le cas de Jessica, le père refuse d’effectuer les démarches nécessaires, et la maman est coincée.

Quels sont les recours?

Jessica doit saisir le juge aux affaires familiales, et ça prend plusieurs mois. En attendant, elle peut percevoir l’allocation de soutien familial: 185€ par mois et par enfant, versés par la CAF.

Mais là encore, les démarches sont liées au bon vouloir de l’autre parent. Violaine De Filippis-Abate, porte-parole de l’association Osez le féminisme, dénonce un système dans lequel les mères restent tributaires de leur ex-conjoint mauvais payeur.

"Dans la gestion administrative ou judiciaire des questions qui touchent les femmes, on est traitées comme des numéros de dossier. Que ce soit au tribunal ou à la Caf. Mais il y a un manque de moyens. On peut pas tout imputer aux agents de la Caf car ils sont en sous-effectif", note-t-elle.

Notre auditrice, Jessica, a fini par obtenir l’allocation de soutien familial en décembre dernier. Mais pour les mois d’octobre et de novembre, elle n’a toujours rien reçu.

La CAF étudie toujours son dossier et même avec notre intervention, ça prend du temps... Après nous avoir garanti une réponse mardi soir, les services nous promettent désormais un retour ce mercredi.

Le ministère de la Santé, de son côté, nous explique que 200 nouveaux agents des CAF vont être recrutés. Avec l’élargissement du système de versement des pensions alimentaires, le nombre de dossiers à traiter devrait être multiplié par trois voire quatre dans les mois à venir.

Amélie Rosique (édité par J.A.)