"Il faut que ça cesse": un maire entre en guerre contre les fast-foods et prend une décision radicale

C'est un coup de gueule contre les fast-foods. À Fère-en-Tardenois, dans l'Aisne, petite commune de 2.900 habitants, le maire vient de prendre un arrêté pour interdire l’installation de nouveaux fast-foods.
"Pour la survie de notre centre-ville, il faut que ça cesse", explique le maire.
Il faut dire que la rue principale de la commune est envahie par cette restauration rapide. Ce week-end encore, un nouveau kebab a ouvert ses portes dans la rue principale de la petite ville. De quoi attirer Ethan et ses amis: "Ça fait un peu d'animation pour se faire une bouffe, c'est bien", salue-t-il.
Alors forcément, face à la décision du maire d'interdire l’installation de futurs fast-foods, il n'est pas vraiment convaincu: "On ne peut pas interdire à un commerce de se lancer, il y a des gens qui veulent travailler et si ça marche, tant mieux pour eux".
"Pas besoin de 6 fast-foods pour 2.900 habitants"
Pas pour le maire, qui estime que c'est la survie du centre-ville qui est en jeu. Il reste un seul restaurant traditionnel dans le village, contre 6 fast-foods, presque tous dans la rue principale. Et c'est beaucoup trop pour Nicolas, un autre habitant de Fère-en-Tardenois: "Ça manque de restaurants traditionnels, il y en a un de fermé juste à côté, il faudrait différencier l'offre", juge-t-il.
Il y a quelques années, la situation était totalement différente se souvient Lucien. Quand il a ouvert son fast-food, il y a 8 ans, il était presque le seul: "Il y en avait un autre, puis il y a une pizza puis des distributeurs de pizzas. Et depuis, il vend de moins en moins de burgers. Bras croisés devant son sa salle de restauration vide, il craint l'avenir: "Il n'y a pas besoin de 6 fast-foods dans un petit village de 2.900 habitants". Résigné, il estime que le maire intervient trop tard.
"Qu’il y ait une offre alternative je le conçois mais dans un village où la gastronomie à toute sa place puisqu’il y a un restaurant côté, on se doit d’interdire la malbouffe", explique aux Grandes Gueules Jean-Paul Roseleux, le maire de Fère-en-Tardenois.
L’élu vise notamment les trop nombreux kebabs: "Si on laisse encore trop de kebabs s’installer, je ne sais pas comment ils vont faire pour vivre alors qu’ils sont d’accord pour que je prenne cet arrêté".
La préfecture de l'Aisne doit encore se prononcer sur la légalité d'une telle interdiction. De son côté Jean-Paul Roseleux ironise: "Cette rue s'appelle la rue des Marchands, je vais peut-être devoir la renommer".