"Il faut vivre avec 490 euros par mois": ces trentenaires contraints de vivre chez leurs parents par manque de moyens
L’observatoire des inégalités sur la pauvreté en France alerte sur la situation des jeunes adultes. Les moins de 30 ans représentent près de la moitié des pauvres, et la crise économique engendrée par le coronavirus devrait encore aggraver la situation. Les jeunes sont "les principales victimes de cette situation" souligne l'observatoire.
Pierre habite chez sa mère depuis 5 mois. Il a dû renoncer à son ancienne colocation faute de pouvoir payer le loyer après la perte de son emploi en avril.
“Avant, je travaillais dans une épicerie. Et avant, j’ai été un peu touche-à-tout de la restauration à de la vente. Ca n’a jamais été compliqué de trouver du travail”, indique-t-il.
Mais depuis sept mois, presque aucun appel. Résultat Pierre est aujourd'hui au RSA. Il passe pourtant ses journées à consulter les sites d’emploi.
"Dans le secteur de la caisse, dans les Alpes-Maritimes, il y a trois offres d’emploi. Avant le premier confinement, il y avait pour un poste 20 candidatures envoyées, maintenant c’est 150 et l’offre n’est postée que depuis 3h. Je n’avais jamais touché le RSA de ma vie. Il faut vivre avec 490 euros par mois. Ce n’est pas possible”, confie-t-il.
"La fracture du diplôme va s'agrandir"
Pour les moins diplômés, la situation n’est pas prête de s’arranger selon Anne Brunner, directrice d’étude à l’observatoire des inégalités.
“Les employeurs voient un grand nombre de candidats arriver et vont choisir les plus diplômés. La fracture du diplôme va être encore plus grande avec le manque d’emploi qui va se poursuivre dans les mois qui viennent”, indique-t-elle.
Et pour tenter d’endiguer cette vague de pauvreté, le gouvernement a annoncé une série de mesures afin d’accompagner 200.000 jeunes en 2021.