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"Il ne faut pas renier toutes les traditions": les festivités du 14-Juillet sont-elles ringardes?

Trop chères, trop polluantes, les festivités du 14-Juillet, défilés et feu d'artifices n'ont plus la côte. Plusieurs municipalités ont décidé cette année de s'en passer.

Les derniers préparatifs ont lieu à la veille du traditionnel défilé militaire du 14-Juillet. Avenue des Champs-Elysées à Paris, 6300 hommes à pied sont attendus, 200 cavaliers à cheval mais aussi 221 véhicules, 67 motos et 70 avions sans compter les hélicoptères.

De quoi interroger sur la tenue de l'événement en pleine canicule et alors que la tendance est à la sobriété énergétique pendant que la planète se réchauffe. Plusieurs voix s'élèvent d'ailleurs pour mettre fin à l'événement qui existe depuis 103 ans. Déjà en 2011, Eva Joly d'Europe Ecologie-Les Verts, plaidait pour supprimer le défilé. Car le défilé du 14-Juillet, c'est 8314 kg de Co2, l’équivalent de 17 ans de chauffage électrique pour un foyer.

Devant les fortes chaleurs, plusieurs mairies ont décidé d'annuler leur traditionnel feu d'artifice. C'est le cas dans de nombreux départements comme le Gard, les Bouches-du-Rhône mais aussi l'Indre-et-Loire. À Paris, pas d'annulation mais ces festivités ont aussi un coût environnemental. Le feu d'artifice de la Tour Eiffel utilise 3 tonnes de poudre soit 1 tonne et demie de Co2, l'équivalent d'un aller-retour Paris-New York pour un voyageur.

"Ce n'est pas très écolo c'est vrai"

Pourtant, l'infectiologue Robert Sebbag estime ce mercredi sur le plateau d'"Estelle Midi" qu'il faut conserver cette tradition: "La France à une histoire et est une puissance militaire. Ce n'est pas ringard, il faut un rapprochement entre l'armée et la population. C'est des traditions, On ne peut pas faire table rase de toutes les traditions qui font l'histoire de notre pays".

Pour Thierry Burcade, chef d'Etat-major des armées, le défilé du 14-Juillet est "une manière de renouveler la cohésion entre les soldats et la société dont ils sont l'émanation".

"Ce n'est pas très écolo c'est vrai", concède cependant Robert Sebbag. "Il y a aussi un bilan financier, c'est 4 millions d'euros qui s'envolent ce jour-là", rappelle de son côté Fatima Benhomar.

La rédaction de RMC