Interdiction de la corrida à Pérols: "Une décision de justice inédite qu'on attendait depuis 24 ans"

Le tribunal administratif de Montpellier a annulé ce mardi une décision de la ville de Pérols (Hérault) autorisant l'organisation d'une corrida sur son territoire, une "victoire" pour l'association Alliance anticorrida contre laquelle le maire de Pérols a décidé de faire appel.
"C'est une victoire, c'est une décision de justice inédite qu'on attendait depuis 24 ans,", s'est réjouie ce mercredi sur RMC, dans Apolline Matin, Claire Starozinski, présidente de l’Alliance anti-corrida.
"Le code pénal est très clair: la corrida est une suite d'actes de cruauté et de sévices graves sur animaux, mais il existe une tolérance pour les villes où une tradition locale ininterrompue peut être invoquée", rappelle-t-elle.
"Culture taurine" mais sans mise à mort
Dans la décision du tribunal administratif de Montpellier, celui-ci reconnaît que la ville de Pérols, qui comprend des arènes ainsi qu'un club taurin centenaire, est "fortement marquée par la culture taurine".
Mais il estime que les manifestations taurines qui s'y sont tenues, notamment en 2022, "ne présentent pas de caractère ininterrompu" et qu'elles n'ont en outre "depuis environ 20 ans, jamais concerné des courses de taureaux de type novillada ou corrida, avec ou sans mise à mort".
"La course camarguaise ne peut en aucun cas se prévaloir de mort, de sévice ou d'actes de cruauté".
"A Pérols, il y a une statue de taureau qui a la cornes en l'air. C'est un taureau de Camargue et pas d'Espagne, qui a les cornes baissées", fait savoir Claire Starozinski. "Dans le sud, il y a deux traditions mais je n'en reconnais qu'une. La course camarguaise, qui est reconnue par le ministère des Sports et de la Jeunesse", qui n'implique pas de mise à mort, contrairement la corrida espagnole.
"Étape vers son interdiction définitive", espère la SPA
La décision du tribunal marque une évolution considérable. Elle constate l'interruption de la tradition en limitant la notion de corrida à des actes de mises à mort mais, surtout, elle restreint le caractère local à la communauté de communes et non plus au département comme c'était le cas jusqu'alors", s'est réjoui dans un communiqué la Société protectrice des animaux (SPA), citée par l'AFP.
"C'est une véritable avancée pour les 75% des Français opposés à la corrida et, nous l'espérons, une étape vers son interdiction définitive", a commenté son président de la SPA Jacques-Charles Fombonne.