"Je deviens folle": des habitants vivent toujours l’enfer à cause d’une déchèterie industrielle

Sous leurs fenêtres, à Drancy (Seine-Saint-Denis), une déchèterie industrielle est installée depuis deux ans, en toute illégalité. Elle traite des déchets du BTP et elle casse notamment des blocs de béton pour les réduire en poussière.
“Le matin à 5h, ils mettent en route les camions et ça fait beaucoup de bruit. Je n’en peux plus, entre la poussière, les murs qui tremblent et qui se fissurent… Je deviens folle”, raconte Dinka, qui habite juste en face.
En juillet dernier, l’entreprise promettait être à la recherche active d’un nouveau site. Promesse non tenue. Il y a une dizaine de jours, les habitants se sont mobilisés devant l’entreprise pour demander la fermeture.
D’autant que cette entreprise n’a rien à faire là, la préfecture le confirme: ses activités ne sont pas conformes au plan local d’urbanisme (PLU) qui n’autorise ici que des activités artisanales et non industrielles.
Alors, pourquoi est-elle toujours là? La préfecture n’a pas le pouvoir de l’expulser, nous dit-on. Selon nos informations, un courrier officiel est parti le mois dernier pour demander à l’entreprise de quitter les lieux.
En enquêtant, RMC s'engage avec vous a découvert que la préfecture pourrait néanmoins suspendre les activités de l’entreprise. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait? Pas de réponse sur ce point.
Déménagement promis
La préfecture s'est engagée à maintenir “la pression sur l'exploitant”. De nouveaux tests acoustiques vont être réalisés pour évaluer les nuisances sonores. Du côté de la mairie de Drancy, on répond qu’un procès-verbal d'infraction a été transmis en janvier 2023 au procureur de Bobigny, sans que des poursuites soient engagées à ce stade.
La rédaction a, de nouveau, contacté l’entreprise. Les mobilisations devraient bientôt payer: la direction assure qu’un déménagement est programmé fin juillet. Un engagement qu’elle a pris aussi auprès de la mairie. Et si elle ne tient pas sa promesse, d’ici la fin de l’été, le propriétaire s’est engagé à l’expulser. D’ici là, elle promet de refuser les gros blocs de béton à concasser pour limiter les nuisances sonores.