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La députée LREM Sira Sylla ciblée par une action du groupe Génération Identitaire

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Les membres du groupe d'extrême-droite ont posé devant la permanence de la députée au Grand-Quevilly près de Rouen.

Le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ont apporté samedi leur soutien à la députée LREM de Seine-Maritime Sira Sylla, visée par une action des identitaires qui dénonçaient sa proposition de loi pour une défiscalisation des transferts d'argent vers l'Afrique.

Sur son compte Twitter, l'élue a posté une photo montrant cinq manifestants se réclamant de Génération identitaire qui arborent, devant sa permanence de Grand-Quevilly, des pancartes et une banderole clamant : "Aidez les Français ; Pas les Africains" et "Pensez à nos emplois pas à la diaspora".

"Ils sont venus faire une mise en scène répugnante par laquelle ils prônent la haine et le racisme. Le premier problème c’est la haine que prône ce groupe d’extrême-droite (…) Il faut qu’ils se renseignent, ce n’est pas parce que je suis noire que je ne suis pas française. Je n’ai d’ailleurs qu’une nationalité et la France est mon pays", a assuré ce lundi matin sur RMC la députée.

Les commissions sur les transferts d'argent vers l'Afrique pourraient augmenter

Les identitaires visaient les récentes déclarations de Sira Sylla qui, mi-juillet, a introduit à l'Assemblée nationale, avec d'autres députés LaREM, une proposition de loi de "bi-bancarisation", pour une défiscalisation partielle et temporaire des frais de transfert d'argent, notamment vers l'Afrique et les pays du Sud, face aux conséquences économiques du Covid-19.

"Dans les diasporas africaines il n’y a pas que des Noirs. Mon combat pour les diasporas et la relation Afrique-France n’est pas un combat de Noirs ou de Blancs. Le terme de diaspora ne peut se réduire à une seule couleur de peau", a ajouté Sira Sylla.

La députée, citant des chiffres de la Banque Mondiale, avait tiré début juillet la sonnette d'alarme, affirmant que la baisse des transferts d'argent vers l'Afrique, qui font déjà l'objet d'une lourde commission, pourrait atteindre 20% à cause de la crise du Covid-19.

Guillaume Dussourt avec AFP