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La future mosquée de Strasbourg touchera-t-elle 2,5 millions d'euros de subventions? La préfète saisit la justice dans ce bras de fer

La future mosquée de Strasbourg touchera-t-elle 2,5 millions d'euros de subventions? La préfète saisit la justice dans ce bras de fer

La future mosquée de Strasbourg touchera-t-elle 2,5 millions d'euros de subventions? La préfète saisit la justice dans ce bras de fer - AFP

Au coeur de la polémique: l'association Millî Görüs, qui porte le projet, et qui n'a pas signé en janvier la "Charte des principes de l'islam de France".

Rarement une subvention aura posé autant de problème. La préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier a décidé mardi de saisir le tribunal administratif de la "délibération litigieuse" du conseil municipal de Strasbourg qui a voté le principe d'une subvention de plus de 2,5 millions d'euros pour la construction d'une mosquée, a annoncé la préfecture dans un communiqué.

Le vote du Conseil municipal le 22 mars avait suscité une vive réaction du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui a reproché à la maire écologiste de Strasbourg Jeanne Barseghian de financer une "ingérence étrangère", en l'occurrence celle de la Turquie, sur le sol français.

Le ministre a également reproché à l'association Millî Görüs, qui porte le projet, de ne pas avoir signé en janvier la "Charte des principes de l'islam de France".

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Ce retrait de la subvention, la préfète du Bas Rhin a essayé de l'obtenir en discutant avec la mairie de Strasbourg. En vain. D'où cette saisie du Tribunal administratif. La préfecture conteste la légalité de cette subvention ,car ce projet de mosquée ne partage pas plusieurs des valeurs de la République.

En cause: le porteur du projet, la confédération islamique Millî Görüs, "un mouvement fondamentaliste proche des frères musulman", écrivait il y a deux semaine la préfète du Bas-Rhin. Josiane Chevallier, qui citait pour étayer ses propos, ce refus d'approuver la charte des principes de l'Islam de France.

L'annonce de cette décision intervient alors que Millî Görüs a vivement récusé mardi les accusations "infondées" d'allégeance à Ankara ou de "séparatisme", lors d'une conférence de presse dans la capitale alsacienne. Se disant "particulièrement affecté" par les "nombreuses accusations" portées contre elle-même et son projet de mosquée, le président du futur lieu de culte et de la CIMG Est, Eyüp Sahin, a estimé que cela n'était "pas tolérable dans un grand pays comme la France".

La maire de Strasbourg, elle, avait rappelé que le versement effectif de la subvention était conditionné à un second vote... et qu'elle attendait un plan de financement clair et une réaffirmation des valeurs de la République. 

La rédaction de RMC avec AFP