La justice confirme l'interdiction de la marche pour Adama Traoré samedi

Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a tranché: il n'y aura pas de marche à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) en hommage à Adama Traoré. Le jeune homme est décédé en 2016 lors d'une arrestation. Saisie en urgence, la justice a motivé sa décision par "le contexte des émeutes qui ont suivi le décès de Nahel" le 27 juin à Nanterre.
"Les juges des référés ont estimé que, bien que les violences aient diminué ces derniers jours, leur caractère extrêmement récent ne permet de présumer que tout risque de trouble à l'ordre public ait disparu", a indiqué le tribunal dans un communiqué.
La préfecture du Val-d'Oise a demandé sur Twitter "aux organisateurs de bien vouloir respecter cette décision de justice et d'appeler publiquement à ne pas se rendre sur les lieux".
Un rassemblement à Paris
Dans un message vidéo diffusé sur Twitter, Assa Traoré, soeur aînée d'Adama, a confirmé qu'"il n'y aura pas de marche demain (samedi) à Beaumont-sur-Oise", là où elle était prévue.
"Le gouvernement a décidé de mettre de l'huile sur le feu" et "de ne pas respecter la mort de mon petit frère", a-t-elle affirmé.
Cette figure du combat contre les violences policières a ajouté qu'elle serait présente "samedi à 15h place de la République" pour crier "au monde entier que nos morts ont le droit d'exister, même dans la mort". A cet endroit est prévue samedi après-midi une "marche pour la justice", parmi une trentaine d'autres manifestations contre les violences policières répertoriées sur une carte en ligne.
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Une interdiction à cause des émeutes de début juillet
Le préfet avait annoncé jeudi soir l'interdiction de la marche prévue à Persan et Beaumont-sur-Oise pour marquer le septième anniversaire du décès d'Adama Traoré lors d'une arrestation en 2016. Arguant du contexte inflammable et des violences urbaines de ces derniers jours, qui ont notamment abouti à l'incendie de la mairie de Persan, le préfet Philippe Court a justifié l'interdiction par de possibles "troubles graves à l'ordre public" causés par des "éléments perturbateurs".
Dans la foulée, le comité Adama avait déposé un référé-liberté, une procédure d'urgence, pour faire annuler la décision. Il s'agit d'"une marche familiale, avec des enfants dans un cadre champêtre", avait déclaré à l'audience Me Arié Alimi, l'un des trois avocats du comité Adama, estimant que l'arrêté était "une instrumentalisation politique du droit fondamental de manifester".