La liste "gilets jaunes" risque-t-elle d'être rattrapée en interne par le clivage gauche-droite?

Les éditorialistes Eric Brunet et Laurent Neumann ont débattu ce matin de l'annonce d'une liste "gilets jaunes" qui va se présenter aux prochaines élections européennes.

Une liste "Gilets jaunes" va se lancer pour les prochaines élections européennes. Ce mouvement peut-il se traduire en victoire sur le plan politique ? Quid des réactions des politiques d'opposition ? À qui la liste jaune prendra-t-il des points ? Quels sont ses points négatifs ?

Eric Brunet estime que c'est "bien qu'on avance dans ce sens" et qu'il est temps qu'ils se soumettent au suffrage universel. "Je souhaite de tout coeur qu'il y ait une liste gilets jaunes. Ce mouvement doit avoir une traduction politique, que l'on soit pour ou contre !"

"Certains vont découvrir qu'ils n'ont pas forcément le même substrat idéologique"

En revanche, il pense qu'ils "seront rapidement rattrapés" par les clivages gauche-droite au sein de leurs débats internes.

"Ils vont surtout découvrir le principe de réalité et aller au bout d'une logique qui risque de faire apparaître un certain nombre d'incohérences. Il est évident que dans ces gilets jaunes certains fraternisent, sont amis, se battent ensemble, et vont découvrir qu'ils n'ont pas forcément le même substrat idéologique. Et qu'il y a un qui a un programme plutôt de droite et l'autre plutôt de gauche. On va être rapidement rattrapés par l'équation gauche-droite."

"Un danger pour les partis extrêmes"

Laurent Neuman note de son côté non sans malice que les réactions politiques d'opposition.

"Marine Le Pen qui était une grande défenseuse des gilets jaunes déjà pointer le parcours politique du directeur de campagne qui a eu le malheur il y a 8 ans de passer par les jeunesses socialistes. J'ai entendu Nicolas Dupont Aignan qui demande quel est leur programme, Alexis Corbière dire que ça va faire pschit... (...) Ca va mobiliser les abstentionnistes, il y a 6 ans c'était 42%, c'est un danger pour les partis extrêmes"

James Abbott