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"La seule fois où on m’a demandé d’enlever mon voile c’était à l’Assemblée nationale", raconte Latifa Ibn Ziaten

Invitée de RMC, Latifa Ibn Ziaten a dénoncé l'attitude d'un élu du Rassemblement national, avant d'évoquer sa visite à l'Assemblée nationale, l'unique fois où l'on lui a demandé de retirer son voile.

Une mère voilée, qui accompagnait un groupe scolaire a été prise à partie vendredi, lors d'une séance du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté.

Julien Odoul, président du groupe Rassemblement national a demandé à la mère de famille, installée au milieu d’une quinzaine d’enfants dans l’espace réservé au public, de retirer son voile ou de quitter l’hémicycle "au nom de la laïcité", alors que ni la loi ni le règlement n’interdisent le port du voile lors des séances du conseil régional.

"Quelle image va garder l’enfant de cette humiliation publique alors que je rencontre souvent des jeunes qui disent 'on est oubliés et rejetés par la République'", a expliqué ce lundi sur RMC Lafita Ibn Ziaten, mère d'un militaire tué par Mohamed Merah et présidente de l'association "Imad, pour la jeunesse et la paix".

"Je vais avec mon foulard dans les écoles et il n’y a aucun problème"

"C'est pour ça que ces enfants grandissent avec la haine et la souffrance", a-t-elle dénoncé fustigeant l'attitude de l'élu. 

"Je vais avec mon foulard dans les écoles et il n’y a aucun problème (...) La seule fois où on m’a demandé d’enlever mon voile c’était à l’Assemblée nationale. Deux hommes m’avaient dit que je n’avais pas le droit de parler de laïcité avec 'mon chiffon' sur la tête", a également raconté Latifa Ibn Ziaten.

La mère de famille prise à partie n'a pas quitté l'hémicycle vendredi, au contraire des élus du Rassemblement national et la séance n'a pas été interrompue. La présidente socialiste de la région Marie-Guite Dufay doit rencontrer la maman et son fils, mardi à Belfort.

La sortie de Julien Odoul, qui a lui-même diffusé la vidéo de son intervention sur les réseaux sociaux, a été dénoncée par certains élus du Rassemblement national. Le principal intéressé, a de son côté assuré lundi matin sur Europe 1 n'avoir "aucun regret".

Guillaume Dussourt