"Le bien-être est ailleurs": cet hôtel 4 étoiles renonce à piscine et hammam pour raisons écologiques

Fini le hammam et la piscine. Le spa de l'hôtel-restaurant de La Butte, un établissement 4 étoiles situé à Plouider dans le Finistère, va se passer de ces deux équipements pour des questions environnementales.
"La suppression de la piscine peut être surprenante mais c'est une démarche cohérente quand on est conscient des enjeux vitaux de notre époque", défend ce lundi sur RMC Nicolas Conraux, directeur et chef étoilé de l'hôtel-restaurant La Butte.
"Il y a une nécessité de changer nos métiers, cette hôtellerie doit être repensée", insiste-t-il.
Le chef étoilé estime incohérent de filtrer ses eaux, les déchlorer et ensuite "proposer d'aller se baigner dans une eau chauffée à 32°C et chlorée. C'est nécessaire de proposer autre chose de plus authentique". Et pour les clients qui voudraient se baigner dans la mer, des combinaisons fabriquées en France sont à disposition toute l'année et permettent de profiter de la mer même en hiver assure Nicolas Conraux sur RMC Story.
"Il faut changer l'image du luxe"
Reste justement à mesurer l'impact de cette décision sur la fréquentation de l'hôtel où le prix de la nuit démarre aux alentours de 200 euros et le restaurant affiche les prix classiques mais élevés d'un établissement étoilé: "Les clients mettent le prix mais ça reste raisonnable", avance Nicolas Conraux.
"Au-delà de ce luxe, il faut changer l'image du luxe. Le luxe de demain, c'est de se dire que l'on préserve le lieu où l'on se repose en privilégiant le localisme", ajoute-t-il évoquant, des matières premières venues de la région, même pour fabriquer des lits.
Le chef étoilé n'a pas peur de la concurrence: "Chacun est libre de faire ses choix. Pour ce genre de tourisme c'est respectueux, pour le personnel, les clients, le territoire et c'est l'avenir alors qu'on entend parler d'écologie au quotidien et qu'il faut être sobre et durable".
Un investissement et pas d'économies?
La suppression de la piscine et du hammam aura nécessité 9 mois de travaux. Et ne permet pas d'économies assure Nicolas Conraux: "Ça nous a coûté 1,5 million d'euros d'investissements. Être éco-responsable, ce n'est pas une économie mais un engagement financier. Je n'ai pas peur, il faut changer nos habitudes, c'est nécessaire pour nous et la planète".
"Le bien-être peut-être ailleurs que se baigner dans une piscine à 32 degrés chauffée. Ce n'est pas cohérent et ça ne fonctionne pas. Et ce n'est pas un service en moins. Il faut profiter de ressources qui sont pures", conclut le chef étoilé évoquant 800.000 litres d'eau gâchés chaque année avec sa piscine.