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Le gouvernement va-t-il autoriser les statistiques ethniques ?

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Le débat est relancé en pleine période de manifestation contre les discriminations raciales.

Le débat sur les statistiques ethniques relancé. Il avait été abordé en 2012 puis abandonné. Aujourd’hui, il revient dans le débat public après une déclaration de la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye ce week-end. Elle propose de rouvrir "de manière apaisée et constructive le débat autour des statistiques ethniques" et de "revenir avec force aux outils de lutte contre les discriminations raciales".

La discrimination raciale n'est pas encore mesurable. Les statistiques ethniques seraient des outils pour quantifier les inégalités en fonction des origines pour Moungi Rouaiguia, porte-parole de l'association Coordination contre le racisme et l'Islamophobie à Marseille.

“Nous, on veut pouvoir faire ces statistiques-là pour pouvoir mesurer les discriminations. Pouvoir mesurer combien de personne d’origine supposée ont accès aux grandes écoles, quels sont les plafonds de verre qu’on peut rencontrer. Tout ça, on peut le mesurer avec des statistiques”, affirme-t-il. 

Un risque de renforcer les discriminations ?

Seulement, il faut bien peser les risques et les bénéfices de ses statistiques pour Maître Henri Leclerc, avocat pénaliste et président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme.

“Est-ce que ça ne risque pas de renforcer les discriminations ? Est-ce que vous mettrez une ethnie juive par exemple ? Vous vous rendez compte ce que ça veut dire ? Vous créerez une ethnie moyenne-orientale… L’objectif, c’est de ne rien faire qui renforce les discriminations. La répression des actes discriminatoires, c’est plus intéressant me semble-t-il que de faire des statistiques ethniques”, assure-t-il.

Plusieurs élus de droite et d'extrême droite, ont fait part de leur hostilité aux statistiques ethniques tout comme le délégué interministériel à la lutte contre le racisme.

Romain Poisot avec Guillaume Descours