"La discrimination par le contrôle au faciès est insupportable", dénonce le président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme sur RMC
Au moins 20.000 personnes ont manifesté mardi à Paris à l'appel du comité de soutien à la famille d’Adama Traoré, ce jeune homme noir de 24 ans, mort en 2016 dans le Val-d'Oise après son interpellation. D'autres rassemblements en France ont réuni plusieurs milliers de personnes.
Face à cet élan populaire, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner - qui se refuse à employer le terme de "violences policières", s'est voulu "intransigeant" devant le Sénat mercredi. Il a promis que "chaque faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes" chez les forces de l'ordre, ferait "l'objet d'une enquête, d'une décision, d'une sanction".
Pour le président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme, maître Henri Leclerc le principal problème, c’est le contrôle au faciès.
“Aujourd’hui, si vous êtes colorés, si vous avez une origine d’Afrique, vous avez 20 fois plus de chance d’être interpellé. Et cette discrimination par le contrôle au faciès, est insupportable”, affirme-t-il.
Un problème dans le commandement ?
Promis en 2012 par l'ancien président François Hollande pour lutter contre les contrôles au faciès, le système d'un "récépissé" remis par les forces de l'ordre n'a jamais été concrétisé.
Selon Henri Leclerc, il faut une politique pédagogique pour apprendre au policier que le contrôle au faciès est interdit. “Moi, je crois que les policiers ne sont pas plus mauvais que les autres. Le problème ce n’est pas le policier individuellement, le problème, c’est le commandement. Le commandement n’est pas assez strict pour dire ce qui est complètement interdit, ce qui est impossible. La discrimination est interdite”, appuie-t-il.