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Le "no bra" s'accélère: comment le confinement a incité les Françaises à délaisser le soutien-gorge

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Qu’il soit en dentelle ou en coton, le soutien-gorge est délaissé par les femmes depuis le confinement. Selon une étude de l’IFOP, la tendance du "no-bra", du "sans soutien-gorge" est de plus en plus répandue.

Si la pratique reste encore marginale, elle gagne du terrain. Avant le début du confinement, 3 femmes sur 100 ne portaient pas de soutien-gorge au quotidien, elles sont désormais 7 sur 100. Cette tendance est encore plus marquée chez les jeunes femmes, les moins de 25 ans qui passent de 4 à 18 % d’entre elles entre le moins de février et celui de juin.

La pratique est également plus répandue pour les femmes qui ont une petite poitrine: une femme sur 6 qui fait un bonnet A ne porte jamais ou presque de soutien-gorge.

Des considérations féministes en jeu

Cette tendance se vérifie surtout depuis le confinement. Après 55 jours enfermées, le confort a poussé ces femmes à sauter le pas. Les baleines, les armatures en acier sous les seins, c’est parfois douloureux. La dentelle irrite la peau. Porter un soutien-gorge n’est ainsi pas toujours très agréable.

Mais chez les plus jeunes, d’autres considérations, féministes en l'occurence, entrent en jeu. C’est pour elles un moyen de lutter contre la sexualisation des seins qui impose de les cacher du regard des autres.

Le confinement était en cela une expérience inédite. Avec le télétravail avec l’isolement, les femmes se sont affranchies de la pression extérieure sur leur corps et leur manière de s’habiller. Aujourd’hui, les habitudes prises pendant ces 55 jours perdurent et on assiste à une tendance similaire avec l’avènement du "no-make up", la fin du maquillage tous les jours.

La poitrine encore très sexualisée

Plus de naturel, plus de liberté, mais toujours de nombreuses réticences car la poitrine des femmes reste encore très sexualisée dans notre société. La crainte du regard des hommes est très présente.

Ce sont les mêmes freins qui empêchent les femmes d’être seins nus à la plage. Et on le voit très nettement dans cette enquête de l’Ifop, 20 % des personnes interrogées estiment que laisser apparaître ses tétons sous un chemisier ou un t-shirt pouvait être une circonstance atténuante, en cas d’agression sexuelle, et une personne sur deux pense qu’une femme sans soutien-gorge prend le risque d’être harcelée, voire agressée.

Ce qui explique la part encore marginale de celles qui sautent le pas. Mais certaines marques de lingerie ont saisi ce tiraillement entre soif de liberté et pudeur. Elles développent par exemple des gammes de soutien-gorges sans armatures même pour les poitrines les plus fortes, ou des brassières qui respectent la forme naturelle des seins mais cachent les tétons.

Caroline Philippe (avec J.A.)