Le porte-parole d'une association LGBT tunisienne agressé: "Je ne vais jamais arrêter de défendre notre cause"

Un militant tunisien de la cause pour les droits LGBT a été agressé dans la nuit de jeudi à vendredi à Paris. Nidhal Belarbi rentrait chez lui quand un agent de sécurité d'un bar de sa rue et trois autres personnes l'ont roué de coups et lui ont proféré des insultes homophobes.
Quelques minutes plus tard, alors qu'il était pris en charge par les pompiers dans une ambulance, l'agent de sécurité aurait tenté de s'y introduire pour "finir le travail". Cet agresseur s'en était déjà pris à lui en 2013 en Tunisie.
Bilan : 4 jours d'ITT. Il souffre de nombreuses contusions aux côtes et au cou. Nidhal Belarbi a porté plainte le lendemain. Ce militant, porte-parole de l'association LGBT tunisienne Shams qui demande la dépénalisation de l'homosexualité en Tunisie, a obtenu l'asile politique en France en septembre dernier.
"Quand j'étais dans l'ambulance l'un des agresseurs a ouvert la porte..."
Nous avons pu rencontrer Nidhal Belarbi, et raconte son agression. Trois jours après son agression il est encore en état de choc.
"Quand je rentrais chez moi, il y a quatre personnes qui ont commencé à me frapper, des coups de poing dans le cou."
Après s’être réfugié chez lui, ses agresseurs reviennent à la charge quand il est évacué par les pompiers.
"Quand j'étais dans l'ambulance l'un des agresseurs a ouvert la porte mais le pompier l'a repoussé pour qu'il n'entre pas dans l'ambulance".
"Je me suis dit j'étais là pour être en sécurité, et je retrouve quelqu'un qui m'a agressé en 2013"
A 30 ans, il a gagné la France pour fuir la persécution des homosexuels en Tunisie. Son passé l'a rattrapé. Nidhal connaissait son agresseur.
"Je me suis dit j'étais là pour être en sécurité, et je retrouve quelqu'un qui m'a agressé en 2013. Parce que je suis homo, il m'agresse encore, mais en France."
Nidhal en est convaincu, on l’a attaqué parce qu’il est une figure de la lutte contre l’homophobie dans son pays. Aujourd’hui plus que jamais il va continuer son combat.
"On ne va jamais baisser le nez, je ne vais jamais dire que je ne suis pas homo. Je ne vais jamais arrêter de défendre notre cause."
Depuis septembre dernier Nidhal Belarbi a le statut de réfugier politique. Il veut maintenant reconstruire sa vie.