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Le tatouage à travers les siècles: de l’Antiquité aux stars d’aujourd’hui

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Le “détatouage”, c’est la nouvelle mode. De plus en plus de Français se font retirer leur tatouage. C’est le cas de célébrités comme Zlatan Ibrahimović ou Nabila. Le Mondial du tatouage vivra sa dernière édition en 2026. Bref, le tatouage n’a plus la cote. Mais pour l’écrivain Arthur Chevallier, rien n’est joué.

Le tatouage en a vu d’autres. De toutes les modes, c’est celle qui résiste le mieux aux changements d’époque. Le tatouage était là bien avant nous, et il nous survivra.

L’histoire du tatouage

Le plus vieil homme tatoué connu vivait il y a… 5.300 ans. De façon générale, toutes les sociétés anciennes ou presque pratiquaient le tatouage. La fonction du tatouage, c’était de marquer votre appartenance à une communauté. Une sorte d’étiquette. En Europe, il y en avait en Grèce, chez les Romains. Mais à partir du VIIIe siècle, tout change, puisque l’église l’interdit. Pendant 1.000 ans, ça se fait très rare en Occident.

Quand est-ce que ça revient à la mode?

Ça se passe au XVIIIe siècle. Un navigateur anglais, qui s’appelait James Cook, fait escale à Tahiti. Et les tahitiens adoraient les tatouages. Donc, ils les montrent aux marins anglais. Qui vont adorer ces petits dessins sur la peau. Évidemment, ils veulent la même chose, ils se font tatouer à leur tour. Et puis ils rentrent en Angleterre. Et alors là, leurs tatouages font un énorme “buzz”. Tout le monde adore. C’est le début d’une mode qui ne s’arrêtera plus.

D’où la passion des marins pour les tatouages. Et forcément qui dit marin, dit voyage. Les tatouages vont se diffuser dans tous les ports d’Europe. Alors au début, c’est pour les canailles, les gens un peu louches, les marginaux. La police va d’ailleurs s’en servir comme d’un outil. Puisqu’au XIXe siècle, on tatoue les prisonniers, les bagnards, les criminels. Comme un signe indélébile de leur infamie.

Chevallier remonte le temps : Après la mode du tatouage, celle du détatouage - 09/09
Chevallier remonte le temps : Après la mode du tatouage, celle du détatouage - 09/09
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Le tatouage chez les rois

À la fin du XIXe, le tatouage devient même très à la mode dans la famille royale d’Angleterre. Et ça s’explique. Les princes anglais font leur service militaire dans la marine, donc ils en profitent pour faire des tatouages. Et ça concerne même les rois. Prenez le roi d’Angleterre George V, qui a régné au XXe siècle, il avait un dragon sur l’avant-bras. Et forcément, si les rois portent des tatouages, c’est le signal que c’est chic. Donc la haute société va s’y mettre.

Et cette mode va durer, mais pas dans les familles royales, mais plutôt dans la culture populaire. En France, le premier tatoueur officiel ouvre en 1964, à Paris, dans le quartier de Pigalle. Il faut attendre les années 1970 pour que ça explose. En 1980, il y avait 30 salons en France, aujourd’hui, ils sont entre 15 et 20.000. Donc même si Zlatan se fait retirer son tatouage, c’est la preuve de rien. Juste une question d’époque.

Arthur Chevallier