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Le tourisme français touché par la pandémie: "On attend un peu plus de l’État maintenant"

Le tourisme français est mis à mal cette année en raison de la pandémie du coronavirus. C'est le cas par exemple à Nice où les clients étrangers sont aux abonnés absents.

Cette saison estivale est assez compliquée sur la Côte d’Azur pour les professionnels du tourisme. Ils doivent faire face à l’absence de touristes étrangers comme les Américains, les Anglais, les Russes, les Chinois ou encore les Qataris, des vacanciers au pouvoir d’achat beaucoup plus élevés que les Français et qui représentent habituellement 50 à 60 % de leur clientèle.

Si les hôteliers ont dû refuser du monde la première quinzaine d’août, ils ont aussi vu leur chiffre d’affaire fortement baisser en juillet, moins 30% selon les établissements.

"C’est plus simple de gérer par cours séjours"

Une perte qu'ils ne pourront pas rattraper alors que septembre et octobre s'annoncent compliqués avec l’annulation de grands évènements sportifs et de congrès professionnels qui ramènent habituellement du monde dans les hôtels étoilés de la Côte d’Azur.

Cette année, Valentin et Noémie devaient partir à l'étranger, finalement ce sera Nice pour un court séjour.

"Soit les vols ont été annulés, soit sur place cela craignait à cause du Covid, du coup on a préféré se rejoindre sur la Côte d’Azur, explique Valentin. C’est comme ça. C’est plus simple de gérer par cours séjours car si on avait réservé 2 semaines de suite, sur place on aurait pu être embêté".

"On est très inquiets sur la saison d’automne et d’hiver"

Michel Tschann, directeur de l’hôtel le Splendid à Nice, explique avoir justement bénéficier de l’afflux de touristes français pour combler une partie de son déficit".

"On craignait le pire et il n’est pas vraiment arrivé, se réjouit-il. On a eu une fréquentation assez bonne en juillet de l'ordre de 60%. On a eu aussi une bonne fréquentation en août sur les premières semaines même si on a une inquiétude sur la dernière semaine. Par contre, on est très inquiets sur la saison d’automne et d’hiver".

"une exonération des charges patronales jusqu’à la fin de l’année me paraît être obligatoire"

Mais tous ne sont pas dans la même situation, plutôt positive. De nombreux hôtels envisagent en effet de refermer par manque de clients. Henry Mathey, président de l’union des métiers et des industries de l’hôtellerie d’Antibes et Juan-les-pins appelle le gouvernement à la rescousse.

"On attend un peu plus de l’État maintenant mais pas avec des prêts ou des reports qu’il faudra un jour payer. Je pense qu'une exonération des charges patronales jusqu’à la fin de l’année me paraît être obligatoire. Mais nous, ce qu’on souhaite, c’est que l’activité partielle soit reconduite jusqu’à fin mars 2021, c’est-à-dire jusqu’à ce que la saison reparte. Ça, ça aidera les entreprises".

Une aide dont aura besoin aussi les salariés et notamment les saisonniers. Seul un tiers d’entre eux a été embauché cet été en France.

Kelly Vargin (avec Maxime Trouleau)