Les agriculteurs en colère défilent à Toulouse et Avignon: "Seul moyen de nous faire entendre"

Après les panneaux retournés, des actions plus fortes à venir? Comme en Allemagne, la colère gronde dans le monde de l'agriculture en France. Des rassemblements sont organisés à Toulouse (Haute-Garonne) ce mardi, et un autre devant la chambre d'agriculture d'Avignon (Vaucluse) avec des cortèges de tracteurs qui devraient défiler à l'appel de syndicats agricoles.
"C'est un grand ras-le-bol de l'ensemble de toutes les productions françaises: lait, viande, céréales, maraîchers, arboriculture, viticulture", témoigne sur RMC ce mardi Luc Mesbah, secrétaire général de la FDSEA Haute-Garonne.
Comme nous avons pu le constater sur place, un important dispositif de sécurité est mis en place à Toulouse pour éviter que la colère ne bascule en dégradations, alors que la rocade est partiellement bloquée par des tracteurs ce mardi midi.
Parmi les actions, les agriculteurs ont déversé du fumier devant l’agence de l’eau Adour-Garonne, dans le quartier Empalot, à Toulouse.
Des images impressionnantes de milliers de tracteurs défilant et bloquant les rues de Berlin ont fait le tour du monde lundi. Un modèle qui "inspire" les agriculteurs français, reconnaît Luc Mesbah, tout en notant la singularité des problèmes français.
"Il y a un problème européen mais surtout un problème franco-français avec un gouvernement qui a de belles déclarations mais une administration qui ne cesse de mettre des boulets et contraintes aux agriculteurs et qui les empêchent de produire", détaille-t-il.
"On passe un tiers de notre temps à justifier notre travail", souffle-t-il, réclamant un "Plan Marshall" ou des "États généraux" de l'agriculture.
La problématique est également liée aux revenus. L'agriculteur des Grandes Gueules de RMC Didier Giraud concède qu'il n'a jamais tiré aussi peu de revenus, alors qu'il n'a jamais vendu ses productions aussi cher.
"L'objectif n'est pas de bloquer"
C'est pour l'ensemble de ces raisons raisons que les agriculteurs vont donc manifester dans les rues de Toulouse et Avignon.
"L'objectif n'est pas de bloquer, il y aura des ralentissements sur les autoroutes, on le regrette. Mais c'est le seul moyen de se faire entendre", explique Luc Mesbah, de la FDSEA Haute-Garonne, tout en menaçant de durcir le mouvement si rien ne bouge.
"Oui, (nous pouvons aller plus loin dans le durcissement du mouvement) car c'est le seul moyen de se faire entendre. On passe notre temps dans les bureaux et on n'est toujours pas entendus", regrette-t-il.