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Les "gilets orange" lèvent le camp après les annonces d'Edouard Philippe

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Les professionnels du BTP bloquaient des dépôts de carburants en Bretagne. Ils ont levé le siège après les annonces d'Edouard Philippe et vont maintenant négocier. Tout en menaçant de re-bloquer s'ils ne sont pas entendus.

Si certains "gilets jaunes" poursuivent les blocages, d'autres jugent "satisfaisant" le moratoire sur les taxes des carburants annoncé par le Premier ministre mardi.

Les manifestants, issus principalement des PME de travaux publics, qui bloquaient depuis sept jours le dépôt pétrolier de Brest, puis de Lorient, ont décidé mardi de lever le blocage du site.

Ces "gilets oranges" bloquaient depuis le 27 novembre pour protester contre la fin annoncée du gasoil non routier détaxé (GNR).

"On débloque, on remballe tout, et on a six mois pour négocier"

Le GNR permet de faire tourner les engins avec un carburant moins cher : environ 0,80 €/litre. La taxe souhaitée par le gouvernement faisait grimper la note à 1,30 €/litre en janvier.

Ces indépendants du BTP saluent la main tendue du gouvernement mais resteront vigilants pour la suite et n’excluent pas de nouveaux blocages en cas de volte-face.

"On débloque, on remballe tout, et on a six mois pour négocier maintenant. On ne peut pas non plus bloquer le dépôt pendant six mois", explique Christophe.

"On ne va pas laisser tomber le gouvernement, j’espère que le gouvernement ne nous laissera pas tomber"

Pour François, les indépendants du BTP doivent désormais se regrouper en fédération et instaurer un dialogue avec l’Etat.

"On va discuter entre nous et on va proposer des solutions. On ne va pas laisser tomber le gouvernement, j’espère que le gouvernement ne nous laissera pas tomber. Et on va proposer des choses, on va dire nos problèmes, on va proposer des solutions pour qu’on reparte sur de bonnes bases"

Mais si ce moratoire n’est fait que pour apaiser les tensions rien n’exclut un nouveau blocage selon Bruno Corre.

"Moi, mon truc, c’est d’aller bosser le matin, de gagner de l’argent pour payer mes charges, mes crédits et tout ça à la fin du mois. Donc nous, on n’a pas envie de revenir. Si on y est obligés, on n’aura pas le choix, on sera obligés d’y revenir. On a prouvé qu’on savait faire."

Dans le Finistère, les automobilistes devront encore être patients à la pompe, un retour à la normale n’est pas prévu avant au moins jeudi matin.

Margaux Boddaert (avec J.A.)