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Les visites pour les personnes en fin de vie désormais autorisées: "Ne pas avoir pu accompagner ma mère vers la mort a été atroce"

Les visites de proches de personnes en fin de vie sont désormais autorisées. Un crève-cœur pour ceux qui n'ont pas pu faire leurs adieux convenablement à un membre de leur famille.

Lundi, Emmanuel Macron a annoncé que les hôpitaux et les maisons de retraite puissent organiser pour les membres les plus proches une visite, pour "pouvoir leur dire adieu".

Une bonne nouvelle pour les centaines de famille qui souffrent de l’absence de leur proches dans les maisons de retraite, et surtout pour ces derniers, touchés par une grande solitude.

Cette annonce a néanmoins été jugée tardive pour ceux qui ont perdu un être cher dans ce dernier mois. Yvette a perdu sa mère la semaine passée. Avant cela, la maison de retraite lui avait refusé toute visite pendant plus d’un mois. Elle regrette tous ces moments perdus: "Ne pas pouvoir la tenir dans mes bras, l'embrasser, ne pas pouvoir l'accompagner vers la mort, c'est atroce. C'est une déchirure énorme qui mettra certainement du temps à se réparer".

"Au moins on leur ouvre un peu d'espace pour assister leurs parents en fin de vie"

Elle espère aujourd’hui pour les autres que les choses changent et que personne ne vive une séparation si brutale: "Qu'ils ne subissent pas la galère que j'ai pu subir. Au moins on leur ouvre un peu d'espace pour assister leurs parents en fin de vie. Cela me semble le minimum qu'on puisse faire".

Pour Lucien Legay, président d’une association de personnes âgées, il faudrait aller plus loin et élargir les visites aux personnes âgées isolées: "Il y a des personnes qui ne sont pas seulement en fin de vie mais qui, fragilisées psychologiquement, auraient besoin de rencontrer leur famille, d'être rassurées et de continuer à avoir un espoir de vivre encore".

L’association va écrire au gouvernement pour demander un élargissement des visites.

Mahauld Becker-Granier