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Loi "anticasseurs": pourquoi ce texte controversé divise au sein de la majorité

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La proposition de loi doit être débattue ce mardi à l'Assemblée nationale. Celle-ci a fait l'objet de nombreux amendements y compris par une partie de la majorité qui jugent le texte trop à droite.

La loi anti-casseurs, pour prévenir des violences lors des manifestations, arrive ce mardi à l’Assemblée. Produit au départ par la droite sénatoriale, le texte a depuis été repris par le gouvernement qui veut notamment renforcer l’arsenal existant contre les casseurs. 

Mais cette loi est loin de convaincre tout le monde. Les plus critiques y voient même une remise en cause du droit de manifester. Plus de 200 amendements ont déjà été déposés. La semaine dernière, les députés ont fait barrage, le texte a été vidé de sa substance. Le gouvernement a donc préparé une autre version, qu'il doit présenter en séance plénière ce mardi. Jusque tard hier soir, les discussions se sont poursuivies entre le gouvernement et la majorité avec pour objectif de trouver un compromis sur un texte jugé trop à droite par certains marcheurs.

L'aile gauche de la majorité estime avoir obtenu des avancées. Selon un parlementaire, la proposition d'installer des périmètres de sécurité fixes aux abords des manifestations n'est plus à l'ordre du jour. Le gouvernement réfléchit à un autre dispositif pour permettre de fouiller les manifestants, s'il y a un risque de trouble à l'ordre public.

Pas une loi anti "gilet jaune"

L’idée d'un fichier des casseurs, comme il en existe pour les hooligans, est, elle aussi, écartée au profit d'un autre fichier: le fichier des personnes recherchées. 

Les dissensions sont en revanche encore vives concernant les interdictions de manifester. Le texte prévoit notamment de donner aux préfets le pouvoir de prononcer ces interdictions en cas de menace grave pour la sécurité. Une mesure pas assez encadrée, estiment certains députés. Il faudra rester vigilants, disent-ils pour que cette disposition n'altère pas la liberté de manifester.

Des décisions assez regrettables pour le syndicat de police Alliance. " Il y a une crainte, car cette proposition de loi a été quelque peu détricotée notamment sur des sujets importants. Le premier, c’était la création par arrêté de périmètre de sécurité ordonné par le préfet de police. Le deuxième point c’était la création, c’était la création de ces arrêtés d’interdiction administratifs avec notamment la création d’un fichier. Nous, on voulait un fichier facile d’accès, facilement applicable pour les policiers de terrain. Là, on va retomber dans des travers extrêmement compliqués qui vont du coup rendre la proposition de loi beaucoup moins efficace", confie Stanislas Gaudon secrétaire national du syndicat.

Du côté du ministère de l’Intérieur, Christophe Castaner affirme que cette loi n’est pas une loi anti "gilets jaunes" ou anti-manifestation. 

Juliette Droz avec Guillaume Descours