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Mort de Nahel: dans la marche blanche à Nanterre, un besoin de "justice" exprimé avant des heurts

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Plusieurs milliers de personnes ont défilé à Nanterre ce jeudi, lors d'une marche blanche en hommage à Nahel, cet adolescent de 17 ans tué mardi par un policier, qui a été marquée par des échauffourées. Partis vers 14h du quartier Pablo Picasso, où vivait Nahel, les manifestants sont arrivés vers 16h près de la préfecture et de la place Mandela, où l'adolescent est mort.

Plusieurs milliers de personnes ont marché dans les rues de Nanterre ce jeudi, pour rendre hommage à Nahel. Une marche blanche qui était organisée à l'appel de la maman du jeune de 17 ans tué par la police en marge d'un contrôle de police, mardi matin.

Des proches de la famille, des habitants de Nanterre, mais aussi d'autres villes aux alentours sont venus pour soutenir la famille. Selon la préfecture de police de Paris, 6.200 personnes étaient présentes dont "1.000 perturbateurs qui ont fait dégénérer la marche".

Elle s'est terminée dans la confusion avec des heurts, des échanges de gaz lacrymogène et de fusées d'artifice, alors que du mobilier urbain a été détruit. Au moins une banque a été saccagée.

Une marche blanche que les participants voulaient aussi utiliser pour demander que la justice soit rendue. Trois mots ont été scandés et répétés par les milliers des manifestants: “justice pour Nahel”.

“Que ce jour permette à toute la France de voir qu’on est digne. On ne lâchera rien. Justice pour Nahel”, appuie Samir, participant à la marche blanche.

“Justice pour Nahel”, le slogan est imprimé sur le t-shirt blanc de Soraya. “Ça fait quelque chose. Moi, je sais que je n’ai qu’un fils. On est tous mobilisé, on a peur pour nos enfants”, assure-t-elle.

Des enfants, justement, il y en avait beaucoup dans ce cortège. Ceux de Naïma ont 3 et 7 ans. L'un est dans une poussette, l'autre lui tient la main.

“On se bat pour l’avenir de nos enfants. On n'est pas là pour dire que la police est méchante, on est là pour dire que la police est censée nous protéger”, pointe-t-elle.

Vers un apaisement?

En fin de parcours, des jeunes forment une chaîne humaine devant la préfecture de Nanterre pour éviter les dégradations. "On n'est pas là pour ça", hurle un homme d'une trentaine d'années dans un mégaphone. Des heurts éclatent quand même quelques instants plus tard. “On répond à la violence par la violence, je suis désolé. Ce n’est pas forcément la bonne solution, mais c’est pour faire bouger les choses”, pointe un homme.

Au même moment, on apprend que le policier auteur du tir est placé en détention provisoire.

“C’est un énorme soulagement. Il aurait été décidé autre chose, la flambée aurait été encore pire”, pointe Fouzia, une habitante de Nanterre.

Une décision nécessaire mais pas encore suffisante pour assouvir le besoin de justice de tous ces habitants.

Martin Bourdin et Remi Ink avec Guillaume Descours