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Mouvement du 10 septembre: pourquoi la mobilisation pourrait en fait commencer dès lundi 8

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À 5 jours de la mobilisation qui vise à "tout bloquer" le 10 septembre, RMC a pu consulter les toutes dernières informations des services du renseignement territorial. On y apprend que le mouvement pourrait démarrer dès lundi soir avec, devant les mairies, des "apéros pour célébrer le départ de François Bayrou".

Plus que cinq jours avant la journée d’appel à “tout bloquer” mercredi prochain. Et une question demeure: quelle sera l’ampleur de cette mobilisation et quels types d’actions seront menés?

Cela se précise au fil des jours et des réunions préparatoires qui se multiplient avec de plus en plus de participants. Selon une note des renseignements territoriaux, cette mobilisation pourrait même commencer dès lundi 8 au soir.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux “organisateurs” du mouvement du 10 septembre appellent à des rassemblements dès lundi devant toutes les mairies vers 18h-20h. Des “apéros”, disent certains pour “célébrer le départ de Bayrou” dire “bye-bye” au Premier ministre, écrivent d’autres. Cela illustre à quel point la possible chute du gouvernement galvanise les contestataires.

D’après le renseignement territorial, le 10 septembre, une centaine de manifestations sont déjà prévues. Mais côté blocages, puisque c’est le mot d’ordre, ce sont surtout les activistes radicaux qui pourraient mener des actions fortes, très visibles, sur des grands axes routiers, voies ferrées, aéroports, plateformes logistiques… Mais ils pourraient également viser à provoquer des coupures d’électricité ou d’internet ou encore cibler des grandes enseignes commerciales.

Jusqu'à 100.000 participants en France?

Avec, à la clé, de forts risques de troubles à l’ordre public. D’autant que Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, vient d’envoyer des consignes de fermeté aux préfets pour empêcher les blocages ou les lever au plus vite.

Les renseignements territoriaux tablent sur 100.000 participants au niveau national avec des régions particulièrement mobilisées. C’est le cas en Bretagne. Sur Télégram, les groupes de discussions se multiplient. Ils concernent de plus en plus de villes: Saint-Brieuc, Guingamp, Loudéac… À Dinan, les militants se sont donné rendez-vous devant la gare pour préparer leur mobilisation. Ils sont une cinquantaine, de tout âge et avec de nombreuses revendications: plus de démocratie directe, plus de justice sociale…

“Moi je veux bien payer des impôts quand il y a des prestations en face. L’enseignement ça ne va pas fort, l’hôpital ça ne va pas fort, les déserts médicaux n’en parlons pas. Les Français commencent à être dans la misère. On va devenir un pays du tiers-monde”, dénonce Denis, un ancien Gilet Jaune. Hervé faisait aussi partie du mouvement en 2018.

“Moi je vois pourquoi le mouvement des gilets jaunes a démarré, et là, on est dans une situation bien pire. On aurait 1000 fois plus de raisons de se mobiliser”, assure-t-il.

Des blocages espérés dans les lycées

Des post-it sont distribués pour que chacun écrive ses idées d’action. Clément est professeur.

“Il n’y aura pas que des rassemblements, il y aura aussi des points de blocages dans les usines, dans les lycées, on espère. On soutiendra l’ensemble des mouvements qui se tiendront sur le territoire français”, assure-t-il.

Une question se pose tout de même pour ces manifestants: faut-il manifester à Dinan ou rejoindre un plus grand cortège comme à Saint-Malo ou Rennes où la contestation semble la plus forte, menée notamment par le mouvement étudiant qui multiplie les AG? De nouvelles réunions devraient se tenir ce week-end pour affiner encore les stratégies.

Guillaume Biet et Martin Lange avec Guillaume Descours