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"Un coup de pompe et ça dégage": que veulent vraiment les manifestants du 10-Septembre?

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À une semaine du jour-J, le mouvement "Bloquons tout" du 10-septembre se structure. La grogne et la colère montent et sur RMC, plusieurs sympathisants expliquent pourquoi ils comptent se mobiliser.

Les autorités s'attendent pour la journée de mobilisation du 10-Septembre à des actions diverses sur tout le territoire alors que la colère gronde et qu'un mouvement de colère sociale prend de l'ampleur.

Même si l'hypothèse d'une chute du gouvernement de François Bayrou le 8 septembre est la plus probable, les services de sécurité estiment que le 10-Septembre sera "une journée qui comptera" car il y a "de la grogne et de la colère".

Avec la rentrée, le mouvement "Bloquons-tout" se structure et passe désormais "par des réunions et des assemblées générales où les gens se voient et échangent concrètement". Il y a des réunions "partout, dans des villages et pas seulement dans les grandes villes" et chacun "y va de son idée", assure une source sécuritaire à l'AFP. "Ça part dans tous les sens."

Le 3216 RMC : Mobilisation du 10 septembre, seriez-vous de la partie ? - 03/09
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Côté revendications, se dégage un ras-le-bol contre la classe politique, les taxes et pour le pouvoir d'achat. "Le gouvernement se moque des gens, la majorité silencieuse n'en peut plus et on a perdu du pouvoir d'achat", se désole ce mercredi sur RMC un quinquagénaire qui soutient le mouvement du 10-Septembre et se dit prêt à se mobiliser.

"La santé, ça ne va pas, l’éducation c’est fini et quand on voit tout ce qui est prélevé, on se demande où va tout le pognon", poursuit-il.

"Les partis politiques n’ont rien à faire dans ce mouvement"

"Ce n’est pas un ras-le-bol de Macron mais de la politique en général", abonde Béatrice aide-soignante de 45 ans qui vit dans les Hautes-Alpes. "Que ce soit le RN, le PS, on n’en veut plus. On ne voit pas d’améliorations en bas, on ne voit rien".

Même son de cloche pour Mélissa, cadre dans la Drôme, qui écarte toute participation de partis à la mobilisation: "Les partis politiques n’ont rien à faire dans ce mouvement, c’est le mouvement des Français. Je comprends ceux qui veulent descendre dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol du trop d’impôts, trop de prélèvement dont on ne voit pas les bénéfices".

Malgré tout, elle partage les inquiétudes du PM et du ministère de l’ECO qui alertent sur la dette qui explose: "Il y a une urgence de réduire la dette, je n’ai pas envie que l’Etat français fasse banqueroute. On a vu la Grèce il y a quelques années et j’ai peur qu’on en arrive là", s'inquiète-t-elle sur RMC Story.

"L'Urssaf on n'en peut plus"

Et alors que le Premier ministre François Bayrou demande des efforts pour faire 44 milliards d'économie, Christophe, chauffeur de taxi, assure en faire déjà beaucoup: "Je bosse parfois jusqu’à 50 heures pour 1200 euros nets par mois. Et on nous en demande alors que ce n’est pas nous qui avons mis le pays dans cet état. Je ne suis pas parti en vacances cet été moi".

Résultat aujourd'hui pour lui, les politiques "c’est un coup de pompe dans le cul et ça dégage": "Ça suffit! On peut discuter avec tous nos fournisseurs, avec l’Etat on n’y arrive jamais. L’Urssaf on n’en peut plus, on a des notes à payer, on ne peut pas leur parler. Ça suffit, ils ne savent même pas comment marche une entreprise!", se désespère-t-il.

Sécurité renforcée

A Paris, les forces de l'ordre se préparent à toute éventualité et, comme lors du mouvement des "gilets jaunes" ou des manifestations contre la réforme des retraites, elles vont sécuriser tous les lieux emblématiques de la capitale comme l'Elysée, Matignon, les ministères, l'Assemblée nationale et le Sénat.

Les préfectures sont également en alerte sur tout le territoire, même si les autorités envisagent des mouvements plus forts dans certaines régions, comme l'ouest notamment avec les villes de Rennes et Nantes.

Guillaume Dussourt (avec AFP)