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Nicolas Pottier, l’ancien arbitre qui dénonce l'homophobie dans le foot français

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Un ancien arbitre français, Nicolas Pottier, dénonce l'homophobie et l’emprise dans le foot français.

"L'homme qui fait trembler le football français". L'ancien arbitre Nicolas Pottier fait la une du magazine So Foot. Il était présent ce week-end à l'Assemblée générale de la FFF, en tant que président du district de la Mayenne. Ancien arbitre assistant international, ancien arbitre assistant en Ligue 1, il est homosexuel. Ce qui, selon lui, lui a valu d'être placardisé. Il dénonce aujourd'hui l'homophobie et le système d'emprise qui traverse la Fédération française de football.

C'est l'histoire d'un homme promis à une grande carrière et qui va tout abandonner. Aujourd'hui âgé de 43 ans, Nicolas Pottier était surnommé à ses débuts le "Ben Arfa de l'arbitrage", parce qu'il progressait très vite. Et il veut vivre libre. Ne voulant pas se cacher, il est inscrit sur des sites de rencontres homosexuelles. "Le fait que j'assume mon homosexualité a vite représenté un problème dans le milieu de l'arbitrage", explique-t-il. Il est insulté, menacé, victime d'intimidations.

A tel point qu'il décide de mettre un terme à sa carrière et quitte les terrains. Il reste dans le football, mais côté bureaux. Il est embauché à la Fédération en août 2022 et les pressions deviennent de plus en plus fortes. Il a aujourd'hui déposé trois plaintes contre X.

Une volonté "de faire avancer les choses"

Nicolas Pottier, c'est aussi le courage d'un homme qui veut parler, un lanceur d'alerte. En mai 2022, après le refus d'Idrissa Gueye, joueur du PSG, de porter un maillot floqué aux couleurs arc-en-ciel pour lutter contre l’homophobie, il avait choisi RMC pour parler pour la première fois dans un média national de son homosexualité et de sa vie professionnelle.

On avait été frappé par la force et le courage de cet homme qui, après des années, était enfin prêt à parler. Et qui le faisait pour lui mais aussi pour les autres, une volonté "de faire avancer les choses" pour toutes les victimes de violences sexuelles et psychologiques. "J'espère libérer la parole", disait-il l'époque, et il le répète aujourd'hui.

Une fierté, aussi, d'avoir franchi le cap. Et il peut être fier, Nicolas Pottier. Il semble que les choses évoluent dans le monde de l'arbitrage, depuis l'époque où il avait un sifflet. Mais il reste encore beaucoup à faire, évidemment.

Rémi Ink