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Nouveau congé de naissance plus court mais mieux rémunéré: une concertation débute

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C'est l'une des pistes d'Emmanuel Macron pour relancer la natalité en France, la création d'un congé de naissance en lieu et place du congé parental. Sarah El Haïry, la ministre déléguée aux familles, présente ce mercredi matin les contours de cette réforme. Un congé de trois mois pour les deux parents, mieux rémunéré.

C'est le lancement d'une concertation, ce mercredi matin autour de la ministre déléguée chargée des familles, sur la réforme du congé parental. Sarah El Haïry reçoit le patronat, les syndicats et quelques associations pour préciser les grandes lignes des changements à venir.

Un congé plus court mais mieux rémunéré, c'est l’idée du gouvernement. Principal changement, la durée. Un congé de trois mois pour les deux parents. Ils pourraient profiter de ce nouveau droit ensemble, en même temps ou séparément. Et ça ne change rien aux durées des congés maternité et paternité.

En compensation, une indemnisation plus importante: 50% de la rémunération du travailleur avec un plafond de 1.900 euros. Un dispositif facilement applicable aux salariés. Reste à trancher la question des indépendants, des professions libérales ou des temps partiels.

L’exécutif voudrait présenter le texte au Parlement à l’automne, avant une intégration au projet de loi de financement de la sécurité sociale en 2025. Pour une mise en application au dernier trimestre l’année prochaine.

Mais cette réforme a du mal à convaincre les principaux concernés. Dans un mois, Alice deviendra maman. Mais elle aura peu de temps pour profiter du bébé. “Je ne prends que le congé maternité et un peu de vacances”, confie-t-elle.

Un choix financier. Alors, l’idée d’un congé plus court mais mieux rémunéré pour les deux parents plaît à cette cadre dans le secteur privé.

“Déjà, ce serait bien de laisser le choix entre le père et la mère, de pouvoir rééquilibrer la prise de risque sur nos postes”, ajoute-t-elle.

Les syndicats peu satisfaits

Mais trois mois de congé, c’est trop court selon Mathilde, maman depuis deux semaines. Professeure de SVT, elle s’inquiète surtout pour la rentrée. “Sur septembre, on ne sait pas encore comment elle va être gardée. La crèche où était la plus grande ferme pour travaux”, confie-t-elle.

Pour l’association Parents & féministes, cette réforme ne sert à rien sans un investissement massif dans la petite enfance.

“Même si on a six mois, il reste encore deux ans avant l’entrée à l’école. Qui a envie de, soit sacrifier son autonomie professionnelle, soit faire un choix par défaut d’un mode de garde?”, indique Amandine Hancévitche, la cofondatrice.

La réforme est également peu satisfaisante pour les syndicats. Selon Fanny de Coster (CGT), il faudrait rendre ce congé obligatoire. “Ça va rester une majorité de femmes qui prendront ce congé parental et ça reste une discrimination en termes de carrière et d’emploi”, assure-t-elle. Le gouvernement voudrait mettre en place ces nouveautés fin 2025.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours