"On a l’impression d’être laissés à l’abandon comme d’habitude": les habitants du Val-d'Oise partagés après la fin du projet Europa City
Satisfaction d'un côté pour les écologistes qui dénonçaient la "bétonisation" de terres agricoles et la démesure du projet, déception de l'autre pour les habitants de la région qui comptaient sur les 10.000 emplois promis pour redynamiser ce territoire.
Le gouvernement a décidé jeudi d'abandonner la construction du centre commercial et de loisir controversé d'Europa City à Gonesse dans le Val d'Oise. Un projet "d'une autre époque", fondé sur "une consommation de masse d'objets et de loisirs" selon l'Elysée.
À Garges-lès-Gonesse, à proximité du site, les habitants ne cachent pas leur déception. Devant l'entrée d'un salon de coiffure, Karim est dépité par l'annulation d'Europa City: "Je suis déçu. On a un centre commercial mais il manque énormément de chose. Quand je veux m’acheter des habits il faut que je fasse 20 km avec une heure de bouchon", explique-t-il au micro de RMC.
"On a un projet alternatif à proposer pour aller vers une agriculture de proximité"
Avec la disparition du projet, ce sont 10.000 emplois qui ne verront pas le jour. Un coup dur pour la région estime Karim: "Cela devait ouvrir dans une zone fréquentée avec de nombreux touristes. Ça aurait pu servir à toutes les villes aux alentours comme Gonesse, Stains, Sarcelles. On a l’impression d’être laissés à l’abandon comme d’habitude on va dire".
De l'autre côté, chez les opposants au projet, c'est un soulagement: "C’est une première étape, on ne crie pas victoire. On a un projet alternatif à proposer pour aller vers une agriculture de proximité", explique Bernard loup, président du Collectif pour le Triangle de Gonesse. "Quoi de plus symbolique près de l’aéroport de Roissy, que de mettre un projet tourné vers l’autonomie alimentaire", ajoute-t-il. Il demande désormais l'annulation des travaux pour installer une station de métro, désormais inutile dans cette zone selon lui.