"On est tous coincés": les artisans face à une pénurie de matériaux à cause de la guerre en Ukraine
Pierre-Marie Clément chef d'entreprise de métallurgie parle de ses matériaux au passé
"Dans le temps, cette carrière de 20x20, on la payait 10 euros". Dans le temps, c'était il y a une semaine et en une semaine, le prix de ce bout de métal a augmenté de presque 50%. L'aluminium lui, coûte désormais 3 fois plus cher. La raison: les fournisseurs ukrainiens qui ne sont plus opérationnels en raison de la guerre: "Tout ce qui est ferraille, allu, acier, ça vient de là-bas", assure à RMC celui qui est également administrateur de la CAPEB.
"Nous, on fait de la porte piétonne. Les chantiers vont prendre du retard et le retard nous coûte des pénalités. Comment fait-on?", interroge-t-il. Pour le moment, Pierre courbe l'échine avec en plus, le prix du carburant qui flambe et ses 2 camionnettes qui font 1500 kilomètres par semaine, Pierre envisage de refuser des chantiers voire même de licencier: "On est tous coincés. Il y a eu le Covid-19, maintenant il y a l'Ukraine, les petites entreprises ne parviendront pas à survivre".
Les professionnels veulent que l'activité partielle soit prise en charge par l'Etat
Alors pour sauver les petites entreprises Olivier Salleron le président de la Fédération française du bâtiment demande au gouvernement d'annuler les pénalités: "Quand un chantier dure un peu plus longtemps, il ne faudrait pas que l'artisan ou l'entreprise ne soit pénalisé par des frais supplémentaires", réclame-t-il.
La Fédération du bâtiment demande aussi que les prêts garantis par l'Etat soient prolongés de quelques années et qu'en cas d'arrêt de chantier à cause d'une pénurie de matériaux, l'activité partielle soit totalement prise en charge.
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