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"On ne peut pas les déloger, ils sont trop nombreux": le Teknival débarque dans son champ

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Près de 30.000 personnes vont investir le champ de Dominique, agriculteur de l'Indre, pour le retour du Teknival ce week-end. Une inquiétude pour lui, alors qu'il n'avait donné aucune autorisation. Au micro de RMC, il espère que la fête géante en plein air ne fera pas trop de dégâts.

Ils seront 30.000 festivaliers venus de toute la France et d’Europe pour le 30e anniversaire du Teknival ce week-end. Cette fête géante en plein air qui a pourtant été interdite par la préfecture de l’Indre. Les festivaliers se sont rassemblés jeudi dans le petit village de Villegongis, proche de Châteauroux, sur des terres agricoles, et sans autorisation du propriétaire.

200 gendarmes vont être déployés sur la zone jusqu'à dimanche. La mairie de Villegongis, petite commune de 120 habitants n’a pas été prévenue de cette free party. Un poste de commandement et un poste de secours ont été installés pour pouvoir prendre en charge les festivaliers qui en auraient besoin.

Mais voir des milliers de festivaliers qui dansent nuit et jour dans son propre champ n’enchante pas vraiment Dominique. Cet agriculteur cultive aussi des céréales. 

"Je ne suis pas d’accord. Je crois qu’ils n’ont pas le droit de faire ça. Les gens qui viennent de partout chez d’autres gens, sur la terre des cultivateurs, je ne trouve pas ça bien", indique-t-il à RMC.

Il peine encore à croire que c’est sur sa terre que va avoir lieu le festival. "Je ne voudrais pas qu’ils laissent des canettes, des bouteilles de bière, des vêtements... Ce que je voudrais, c’est qu’ils enlèvent tout et qu’ils ne piétinent pas les champs. Mais on ne peut pas les déloger, ils sont trop nombreux”, regrette-t-il.

40 murs de son installés

Sur place, le volume va être très fort. 40 murs de son ont été installés. Michelle et Georges, deux riverains, sont allés jeter un oeil. “On ne va certainement dormir que d’une oreille, mais bon tout le monde a été poli en nous disant bonjour. Ils étaient étonnés de voir deux grands-parents”, indique Michelle. “Ça fait de l’animation dans le village”, ajoute son mari Georges.

Dans le village, la musique est discrète pour le moment. Le maire, Jean-Marc Sevault, reste optimiste, mais est devant le fait accompli.

"Je ne suis pas du tout en colère. Mais après, c’est un rapport de force. Est-ce que le préfet prendra la décision d’aller déloger 10.000 personnes? Avec quels moyens?”, demande-t-il.

La procureure de la République a annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’organisation de cet événement interdit par la préfecture.

Maryline Ottmann avec Guillaume Descours