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"On partage les frais et tout va bien!": en ville, un jeune sur six vit encore chez ses parents à 26 ans

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Les jeunes quittent de plus en plus tard le domicile de leurs parents. Et notamment dans les villes où il est parfois difficile de se loger. Selon une nouvelle étude de l'Insee, en ville, un jeune sur six vit encore chez ses parents à 26 ans.

Un jeune sur six, en ville, vit encore chez ses parents à 26 ans selon une étude de l'Insee. C'est le phénomène "Tanguy", une expression popularisé par le film d'Etienne Chatiliez sorti en 2001, qui s'accentue ces dernières années.

Une solution de facilité

Sourire aux lèvres, Jean, 24 ans, vit toujours chez ses parents, avançant des arguments sur la facilité de cette situation.

“Disons que ce sont des personnes avec qui j’ai l’habitude de vivre, avec qui je sais que ça se passera toujours très très bien”, indique-t-il.

Sans compter sur le confort du cocon familial. “Quand je rentre chez moi, j’ai un frigo plein sans avoir à payer, on a un jardin dans le logement. Ce n’est pas le cas de partout”, appuie-t-il.

Une question économique?

Une situation qu’a également connue Jérémy. Ce chauffeur poids lourds de 38 ans n’a quitté le domicile familial que lorsqu’il avait 27 ans. "Je trouve ça un petit peu tard. Mais j’y étais bien. J’avais une situation, j’avais un bon salaire. Vers 18 ans, j’ai eu ma chambre pour moi tout seul et j’ai eu l’impression d’avoir un petit appartement chez ma mère. Elle ne m’a jamais poussé vers la sortie, au contraire, elle m’a fait la tête quand je suis parti du jour au lendemain avec ma copine.

"Par contre j’ai toujours participé aux frais depuis l’âge de 15 ans”, explique-t-il sur RMC.
Le 3216 RMC : À quel âge êtes-vous partis chez vos parents ? - 05/09
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Qu'en pensent les parents?

Et si certains jeunes adultes s'accommodent très bien de cette situation, c’est également partagé par certains parents. C’est le cas de Teddy, 66 ans, qui témoigne ce vendredi sur RMC. “Mon fils de 30 ans vit toujours à la maison. C’est paradoxal parce que moi à 20 ans, j’avais deux enfants. C’est voulu, on s’entend bien, on a les mêmes hobbies. On fait du sport ensemble, on a chacun nos tâches à la maison, on partage les frais à part le loyer ça, c’est moi qui le paye. On s’entend bien, c'est super”, confie-t-il.

Une situation que vit également Sylvie, 58 ans. Elle vit avec sa fille de 27 ans. "Elle était en études à 800 km donc elle est partie trois ans et quand elle est revenue elle n’a pas voulu repartir. Elle travaille, et comme ça, elle met un peu d’argent de côté. On participe toutes les deux au loyer, aux courses. Je n’anticipe pas du tout le moment où elle partira parce que je pense qu’on s’achètera une maison à toutes les deux", assure-t-elle.

D'autres sont... coincés chez leurs parents

Mais certains vivent moins bien cette situation. Victor, qui a fini ses études de marketing, est désespéré. Il veut partir de chez ses parents, mais ne trouve pas de logement.

“A 25 ans, tu as envie de prendre ton envol, d’être indépendant. Moi qui suis en région parisienne, j’ai un budget de 800 euros. Et dans ces budgets-là, il y a une grosse concurrence”, assure-t-il.

S'il vit mal cette situation, ce phénomène est pourtant de plus en plus accepté. Sandria Gaviria est professeure de sociologie à l'Université Le Havre-Normandie. “Le modèle avant était de partir le plus vite possible pour avoir une vie à soi. Le fait que les jeunes soient plus longtemps chez leurs parents, c’est moins stigmatisant pour eux et pour les parents que par le passé”, appuie-t-il.

Une situation complètement différente en campagne ou la moitié des jeunes quittent la maison avant 19 ans.

Victor Girerd avec Guillaume Descours