"On peut boire plein d'autres choses": faut-il réduire la vente d'alcool dans les buvettes de clubs?

Faudrait-il réduire la consommation de boissons alcoolisées dans les buvettes? La mairie de Colmar (Haut-Rhin) a en tout cas décidé de limiter la vente d’alcool dans les associations de la ville. Une décision conforme à la loi, mais qui constitue un coup dur pour de nombreuses associations sportives.
En France, la loi stipule que la vente de bière ou de vin est autorisée cinq fois par an pour les associations culturelles, dix pour les clubs sportifs. Dans les faits, ces règles n’étaient pas forcément appliquées. Mais en cas de problème, c’est le maire qui est tenu pour responsable. Prudent, celui de Colmar, Éric Straumann (LR), a donc l’intention de faire appliquer cette réglementation pour se couvrir légalement.
"La réglementation est absurde. Mais au bout de la chaîne, c’est toujours le maire le dindon de la farce. Alors soit on supprime ces règles, soit on les laisse en place", selon Éric Straumann.
Les recettes de certains clubs menacées
"Étant donné que nous sommes dans une société où les gens sont de plus en plus procéduriers, je veux me protéger et je ferai appliquer cette loi", a indiqué l'édile, cité par Le Parisien. Une décision sans doute motivée aussi par sa récente condamnation à six mois d’inéligibilité avec sursis, dans une affaire d’indemnités versées illégalement à un ancien directeur de cabinet, comme le relève le quotidien.
Or, à Colmar, un tiers des recettes de ces associations sont générées par la vente d’alcool, d'après les chiffres de la ville. Une forte perte, donc, pour les clubs: si ces ventes venaient à être limitées, leur budget pourrait être plombé.
On peut boire "plein d'autres choses"
Ces limitations ne sont toutefois pas mal vues par tout le monde. Président d'un club de pétanque où l’on ne vend plus d’alcool, Marino applique déjà ces restrictions. "On boit plein d’autres choses: du thé, du café, du Coca... Il ne faut pas oublier que la pétanque est un sport", explique-t-il à l’antenne d’Estelle Midi sur RMC. D'autant plus dans un club et dans le cadre de championnats, souligne-t-il. "Et quand vous jouez contre des gens qui sont bourrés, ce n’est pas terrible."
"Avec l’alcool, il y avait de gros problèmes", poursuit le retraité. "Vous aviez des non-licenciés qui venaient boire l’alcool au club", où cela "coûtait moins cher qu’au bistrot", et en "ressortaient dans des états lamentables". "Et quand vous êtes président, vous êtes bénévole mais aussi responsable des gens sortant de votre club."
"Lorsqu’on fait des compétitions, on a le droit cinq fois par an de vendre du vin et de la bière, mais surtout pas d’alcool fort, et ça se passe très, très bien", assure celui qui a pris la présidence de son club il y a huit ans à la seule condition d’appliquer la règle. Et il l’affirme, ses adhérents "sont très contents comme ça".