"On voit les gens revenir": le problème du crack à Paris n'est toujours pas réglé, un an après

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, présente ce jeudi à 9h30 un point d'étape sur la lutte contre le crack à Paris. L'ARS, la mairie de Paris, le préfet d'Ile-de-France et la procureure de la République de Paris seront présents.
Suite à plusieurs incidents, le préfet avait été sommé, il y a un an jour pour jour, par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin d'"éradiquer le phénomène". Le préfet avait d'ores et déjà indiqué que l'objectif était repoussé à l'été 2024, avant les JO. S’il y a des améliorations depuis un an, le problème n'est toujours pas réglé comme l'affirme Frédéric Francelle, porte-parole du Collectif19 .
“Le problème du crack, pour l’instant, existe toujours dans nos quartiers. Que ce soit au niveau de la Place Stalingrad, sur les quais de Seine, au niveau de la Porte de la Chapelle ou encore près de l’ancien square Forceval, il y a toujours des toxicomanes. Ils sont toujours en grand nombre et il y a toujours de l’insécurité même s’il y a peut-être moins de problèmes sanitaires parce que le campement ne s’est pas reconstitué, grâce aux forces de police qui les harcèlent régulièrement. Avec l’évacuation du campement, ils se sont dispersés. Donc, maintenant, il y a plusieurs groupes qui se sont créés”, explique-t-il ce jeudi matin sur RMC.
Le dernier gros campement, porte de la Villette, a été évacué en octobre mais les habitants craignent que la situation s'aggrave de nouveau, car des toxicomanes sont toujours à la rue d'après Christine Delocque-Fourcault de l'association de riverains “Villette Village”.
“Petit à petit, on voit les gens revenir. Ce sont des hurlements, il y a des règlements de compte… Quand ils sont en manque, ils peuvent devenir violents. Et donc il y a une crainte. On se dit tous, peut-être qu’on est tranquille jusqu’aux JO et après, on ne sait pas”, indique-t-elle.
Une réponse médicale attendue
À Stalingrad, et porte de la Chapelle, les nouveaux lieux de rendez-vous des consommateurs, camions de police et de gendarmerie sont postés pour empêcher l'installation de nouvelles tentes. Les toxicomanes n'ont toujours pas de toit et les foyers sont donc pris d'assaut depuis qu'il n'y a plus de gros campements. C'est insuffisant, selon l'adjointe à la maire de Paris en charge de la santé. Elle veut créer plus de lieux de repos.
Les riverains ont surtout des attentes très fortes sur la réponse médicale apportée par l'Etat. Ils demandent, par exemple, des centres de sevrage pour mettre fin au fléau du crack.