Pensions alimentaires impayées: "C'est une violence économique faite aux femmes et aux enfants"

Illustration - Capture d'écran RMC Découverte
Un tiers des personnes, en grande majorité des femmes, soit 315.000 personnes attendant une pension alimentaire sont victimes d'impayés. C'est ce que dévoile mercredi une note du think-thank Terra Nova. Près de 500.000 enfants seraient concernés.
C’est le cas de Oxana, mère d’un garçon de 9 ans qui ne reçoit plus un centime du père de l’enfant depuis maintenant 3 ans. La justice lui avait pourtant accordé 310 euros par mois.
"Un papa peut faire un enfant et laisser la femme toute seule du jour au lendemain"
"Du coup j’ai déposé plainte. J’ai contacté la CAF en 2016 pour monter un dossier de recouvrement et j’ai contacté un huissier français qui attendait de faire une saisie sur compte mais on m’a appris qu’il les avait vidés", raconte-t-elle.
Le père, résidant en France mais travaillant en Suisse a organisé son insolvabilité. Une situation scandaleuse pour Oxana : "Cela veut dire qu’aujourd’hui un papa il peut faire un enfant et laisser la femme toute seule du jour au lendemain, ça m’énerve. Il faut que cela soit suivi et qu’il y ait des sanctions".
L'exemple québécois
Au Québec, les pensions alimentaires sont prélevées directement sur salaire en cas d'impayées. Une mesure qui a permis de diviser les deux le nombre des mauvais payeurs. Il faut s'en inspirer estime Stéphanie Lamy, cofondatrice du Collectif "Abandon de famille, tolérance zéro" : "Quand c’est un refus c’est une violence économique faite aux femmes et aux enfants. Et toute les démarches administratives reposent sur la victime que ce soit auprès des huissiers, de la CAF ou de la justice".
Un abandon de famille est aujourd'hui passible de 2 ans de prison et de 15.000 euros d'amendes. Une sanction presque jamais appliquée, regrette le collectif.