Perrier: de nouvelles contaminations dans l'usine du Gard, Nestlé encore mis en cause

La marque Perrier encore une fois rappelée à l'ordre. De nouvelles contaminations ont été détectées dans les bouteilles d'une usine du Gard selon Radio France. Des analyses sont en cours à la suite de trois situations de non-conformité. La répression des fraudes a saisi la justice.
300.000 bouteilles de 75 cl ont été contrôlées, contaminées par des bactéries intestinales en mars dernier. Des contaminations communiquées à l'Agence régionale de santé 10 jours après la détection, un délai inhabituellement long reconnaît Nestlé Waters, le groupe auquel appartient la marque Perrier.
Il s'agit de "lots produits les 10 et 11 mars (369 palettes) pour lesquels l'exploitant a signalé à l'ARS le 21 mars une suspicion lors de ses analyses de coliformes" (entérobactéries). "Ces lots sont maintenus bloqués en attente des résultats de nouveaux contrôles", précise l'ARS.
La contamination ne viendrait pas de la source puisée dans le Gard mais de l'entrepôt où les bouteilles ont été bloquées. Plusieurs centaines de milliers de bouteilles de 50 cl seraient elles aussi suspectées d'infection. Ces bouteilles n'ont pas été mises en rayon.
Nestlé dans le viseur depuis plusieurs mois
L'an dernier, trois millions de bouteilles Perrier, touchées par des bactéries, avaient déjà été détruites par précaution. Un an après, la marque est à nouveau degradée. Perrier risque de se voir retirer son appellation eau minérale naturelle, son utilisation de traitement de désinfection de ses eaux faisant polémique. L'usine gardoise, qui compte 1.000 salariés, pourrait quant à elle être menacée de fermeture.
Depuis plusieurs mois, la filiale eaux du géant suisse de l'agroalimentaire Nestlé fait l'objet d'une polémique concernant son usage, par le passé, de traitements de désinfection de ses eaux, non dangereux mais interdits pour les eaux minérales naturelles.
Une commission d'enquête sénatoriale, mise en place en novembre, a mené une centaine d'auditions pendant quatre mois pour éclairer sur les pratiques des industriels de l'eau en bouteille. Son rapport sera rendu le 19 mai.