"Pig and run": une course permettant de gagner son poids en viande de porc fait polémique en Bretagne

Gagner son poids en viande de porc. C'est le gros lot que propose une course à pied dans le Morbihan en Bretagne. L'événement s'appelle "Pig and Run" et fait polémique. Si cette course à pied est assez classique, à l'arrivée, le gagnant remporte un lot un peu particulier pour le gagnant, son poids en viande de porc. La course doit avoir lieu le 18 mai prochain sur les bords de la Ria d’Étel.
Mais dans la région, des voix s'élèvent contre les organisateurs de cette course, le Comité régional porcin de Bretagne qui compte 4.000 éleveurs de porcs. Des opposants qui dénoncent les effets néfastes pour l'environnement de l'élevage de porcs.
Départ d'une porcherie, ravitaillements au porc
En quelques jours à peine, tous les dossards ont trouvé preneur. 500 coureurs se sont inscrits à ce semi-marathon. Le départ est donné depuis une porcherie et pas de barres de céréales aux ravitaillements, mais des produits locaux à base de cochon évidemment.
Mais derrière le folklore, Laurent le Berre de l'association "Eaux et Rivières de Bretagne" pointe la promotion de l'élevage industriel.
“C’est du lobbying, c’est faire passer les gens pour ce qu’ils ne sont pas. Là, on n’est pas dans les 3 petits cochons qui vivent sur de la paille hein. On est sur des cochons qui vivent six mois, qui sont sur des caillebotis et qui partent à l’abattoir. Et puis on a des élevages qui dépassent des 10.000 porcs”, dénonce-t-il.
Un fort impact sur l'environnement
Et des élevages industriels de ce genre, la région en compte beaucoup. Trop même pour Laurent qui voit la nature en faire les frais.
“Un élevage de 10.000 porcs sur le bassin-versant d’une rivière et bien ça fait les excréments de 10.000 porcs qui sont épandus dans les champs. Et ça, ça entraîne une pollution au nitrate, à l'ammoniac… Et puis pour produire la nourriture du cochon, on va faire pousser du maïs à grand renfort de pesticides, on va avoir des pesticides dans les eaux aussi. Et donc on se retrouve avec l’eau bretonne qui est impropre à la consommation”, appuie-t-il.
Une pétition en ligne appelle au boycott de cet événement. Au total, elle a déjà récolté plus de 22.500 signataires au 9 janvier 2025.