Plaidoyer de Louis Sarkozy pour la légalisation des maisons closes: “Il banalise l’achat du sexe à la demande”

Dans sa chronique sur RMC ce mercredi 17 septembre, Louis Sarkozy s’est rangé derrière la proposition d’une élue du 16ᵉ arrondissement de Paris (Horizons) visant à rouvrir les maisons closes.
Selon lui, la légalisation et l’encadrement de la prostitution permettraient de lutter contre les réseaux criminels, d’améliorer la santé et la sécurité des travailleuses du sexe et de redonner de la dignité à une activité aujourd’hui cantonnée à la clandestinité. Il cite l’exemple de pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Nouvelle-Zélande, où la régulation a permis à la fois une baisse de la criminalité et une meilleure protection sanitaire.
Louis Sarkozy dénonce “l’hypocrisie morale” d’une société qui autorise la pornographie tout en interdisant la prostitution, alors qu’il estime qu’il n’existe “que très peu de différences” entre les deux. Pour lui, un adulte consentant doit avoir le droit de disposer librement de son corps.
Enfin, il souligne que la réouverture des maisons closes offrirait aussi un bénéfice fiscal à l’État: “légaliser, ce n’est pas encourager, c’est contrôler”, insiste-t-il, estimant qu’il s’agit d’une mesure “philosophique, politique, morale et fiscale” de simple bon sens.
"Il faut encadrer pour protéger”
Faut-il rouvrir les maisons closes? Le débat s’impose dans Estelle Midi ce mercredi. Pour le chroniqueur gastronomique Périco Légasse, rouvrir les maisons closes pourrait constituer une solution pragmatique pour encadrer “le plus vieux métier du monde”. Il compare cette approche à celle des salles de consommation (salles de shoot) à moindre risque: “Ce n’est pas bien, on ne banalise rien, mais il faut encadrer pour protéger”, estime-t-il.
À l’inverse, la journaliste et chroniqueuse Emmanuelle Dancourt s’est vivement opposée à la position de Louis Sarkozy, qu’elle juge dangereuse. Selon elle, son discours revient à “banaliser l’achat du sexe à la demande”, ce qui contredit, dit-elle, “nos valeurs, notre éthique et la protection des femmes”.
“Ce que fait Louis Sarkozy, c’est qu’il envoie un message normatif qui va avec la réouverture des maisons closes, c’est banaliser l’achat du sexe à la demande.”
"Mesure populiste"
Elle rappelle que 97% des prostituées en France appartiennent à des réseaux et que les expériences menées dans d’autres pays comme l’Allemagne et la Nouvelle-Zélande montrent des résultats “très moyens”.
Pour la présidente de MeTooMédia, légaliser reviendrait à poser “une façade propre” sur une réalité toujours marquée par les violences et l’exploitation. Elle préfère que l’on concentre les efforts sur l’accompagnement et la sortie de la prostitution des quelque 40.000 femmes concernées en France.
“Moi, je préférerais qu’on s'occupe des 40.000 prostituées en France, qu’on les aide directement et qu’on les sorte de cette situation”.
Emmanuelle Dancourt qualifie même cette proposition de “mesure populiste”.