Quelle est la situation Porte de la Chapelle, une semaine après l’évacuation du camp de migrants ?
Leurs tentes avaient été retirés, certains duvets, matelas détruits... Une semaine après l'évacuation de camps de migrants Porte de la Chapelle à Paris et avenue Wilson, à Saint-Denis. Plus de 1600 personnes sur les quelque 3000 qui vivaient dans des tentes dans le Nord de Paris avaient été délogées lors de cette opération.
Depuis une semaine, plus une seule tente n'est debout Porte de la Chapelle. Pas un réfugié n'a pu y passer ne serait-ce qu'une nuit. Des camions de police sont postés un peu partout et patrouillent jour et nuit pour s'en assurer.
Le visage du quartier a complétement changé sourit Karima, la propriétaire d'un bar situé à deux pas de l'ancien camp. "Ça commence à s’améliorer. C’est propre, franchement, c’est propre", affirme-t-elle.
Le long de l'autoroute, non plus, aucune tente. "Pour empêcher la réinstallation, ils ont posé des pierres", explique Philippe bénévole au sein du collectif Solidarité Migrants Wilson.
"Partout, il y avait des tentes parce que c’est le seul endroit où on peut s’abriter de la pluie. La ce qui empêche les migrants de se réinstaller, c’est la police", indique-t-il.
Un nouveau camp, Porte d'Aubervilliers
La police qui a quand même procédé à plus d'une centaine d'évictions certaines nuits. Preuve, selon lui, que le problème n'a été que déplacé pour le bénévole. Certaines personnes, évacuées la semaine dernière, ont quitté les gymnases, pour revenir dans le Nord de Paris. Souvent, à seulement quelques centaines de mètre de là, Porte d'Aubervilliers.
Madi, un Afghan de 19 ans, est l'un des 1500 réfugiés qui habitent ce camp. Et depuis une semaine, il a croisé plusieurs personnes prises en charge la semaine dernière.
"Ils ont pris le bus Porte de la Chapelle, ils sont allés dans des gymnases. Leur situation a été étudiée en vue d'une demande d'asile. Et après trois ou quatre jours, on leur a dit de retourner dehors", explique-t-il.
Le constat ne surprend pas Philippe. Le bénévole a distribué des centaines de repas dans ce camp cette semaine. "De toute façon pour l’instant, c’est le seul endroit où ils peuvent se poser avant qu’on ait à nouveau un grand ménage, peut-être la semaine prochaine", affirme-t-il.
Et si ce camp est à son tour évacué, il craint que les migrants soient beaucoup plus dispersés et qu'il soit donc beaucoup plus compliqué de leur venir en aide.