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Qui est Abou Walid Al Sahraoui, ancien chef de Daesh au Sahel?

"LE PORTRAIT DE POINCA" - C'était le chef de l'État Islamique au Sahel. Il a été abattu par l’armée française.

Cela s'est passé, le 17 août, même si on ne l’a appris que jeudi. À la frontière du Mali et du Niger, un drone français a bombardé deux hommes qui circulaient à moto. Une vingtaine de commandos ont ensuite été déposés au sol et ont vérifié l’identité des deux hommes. Il est apparu que l’un d’entre eux était l'ennemi public numéro un de la France dans la région, la cible prioritaire, recherché depuis des mois, le chef de l’Etat Islamique au grand Sahara.

Abou Walid Al Sahraoui avait la nationalité marocaine. Comme son nom l’indique, il est né au Sahara occidental, ce désert au sud du Maroc qui revendique son indépendance. Il s’y est battu avec le front polisario, puis il a rejoint l'Algérie, et le Mali au début des années 2010. Il est le créateur de la filiale de Daesh au Sahara.

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Lorsque les djihadistes contrôlaient la grande ville de Gao, avant l’intervention française, il était un de ceux qui faisait appliquer la charia et les châtiments corporels, notamment l’amputation des mains ou des pieds pour les voleurs.

Ciblé aussi par les Américains

Depuis plusieurs années, son mouvement fait régner la terreur entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. L'armée française estime que l’Etat Islamique est responsable de la mort de 2000 à 3000 civils. Les hommes d’Al Sahraoui sont responsables de spectaculaires attaques de bases militaires au Niger. Les djihadistes arrivaient à moto, prenaient les soldats nigériens par surprise et les éliminaient tous. Ils se sont aussi livrés à d'épouvantables massacres de villageois au Burkina Faso en montant les ethnies les unes contre les autres.

Enfin et surtout, les services secrets Français sont convaincus qu’il a personnellement donné l’ordre de l’assassinat de six Français au Niger en août 2020. C’était des humanitaires qui travaillaient pour l’association Acted et qui avaient décidé de s'offrir un dimanche dans une réserve animalière. Les terroristes prévenus les attendaient et ne leur ont laissé aucune chance.

C’est depuis ce massacre qu’Al Sahraoui est devenu un homme à abattre. Les autorités américaines offraient aussi cinq millions de dollars pour sa capture mort ou vif.

Nicolas Poincaré