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Qui est Hubert Germain, dernier compagnon de la libération?

Portrait d’Hubert Germain, le dernier compagnon de la libération invité d’honneur ce vendredi des cérémonies de commémoration de l’appel du 18 juin.

Hubert Germain a cent ans aujourd’hui, presque 101. En juin 1940, il passait le concours d'entrée à l’école navale lorsqu’il a appris que les Allemands venaient d’entrer dans Paris et que la France se rendait. Il a alors renoncé au concours. Il s’est levé et a rendu copie blanche en disant: "Inutile d’aller plus loin, je pars à la guerre". Il avait 19 ans, c’était un gaillard d’un mètre 90, fils de général et ce jour-là, il a scellé son destin. 

Quelques jours après, il rejoignait de Gaulle à Londres. Puis il s'engageait dans la Légion étrangère, participant à la bataille de Bir Hakeim pour le contrôle d’un puits en Libye. Il a été blessé à Pontecorvo pendant la campagne d’Italie, puis il a été un des premiers Français à débarquer en Provence le 15 août 1944.

Après la guerre, il fait une carrière civile, puis s'engage en politique. Gaulliste forcément, il est député de Paris et même ministre des PTT en 1972, dans le gouvernement de Pierre Messmer, compagnon de la libération également.

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1038 compagnons de la libération

Ils étaient au départ 1038 ces compagnons, tous choisis personnellement par le général de Gaulle. 1037 sont morts aujourd’hui. Il ne reste plus que lui, depuis la disparition de Daniel Cordier, le secrétaire de Jean Moulin. Le général de Gaulle, il y a plus de 50 ans, avait décidé que le dernier des compagnons devrait être enterré au mont Valérien, là où tant de résistants ont été fusillés.

Hubert Germain a accepté cet honneur. Il sait donc qu’il sera enterré dans la crypte, dans le dernier caveau vide qui lui est réservé. Cette même crypte où il se rendra tout à l’heure avec le président de la République.

Ce dernier voyage, il l’imagine bientôt. Il habite aujourd’hui une petite chambre à l'hôpital des Invalides, il n’est plus en très grande forme et a du mal à quitter son lit. Il a confié au Parisien qu’il gardait toute ses forces pour cette cérémonie d’aujourd’hui mais ensuite "Adieu". Il ne se voit plus vivre très longtemps. Son allocution de 5 minutes qu’il prononcera ce matin a été conçue comme son dernier discours.

Nicolas Poincaré