Qui est Marie Derain de Vaucresson, présidente de la commission d'indemnisation des victimes de prêtres pédophiles?
Elle tentera de réparer l'irréparable: Marie Derain de Vaucresson, choisie par les évêques de France pour piloter l'instance d'indemnisation des victimes de pédocriminalité dans l'Eglise, est une fervente catholique qui a dédié toute sa carrière de juriste à la protection de l'enfance.
A 52 ans, elle a grandi en Saône-et-Loire, c’est une juriste reconnue. Elle a fait la plus grande partie de sa carrière dans les services de protection de l’enfance. Elle a été Défenseur des enfants lorsque Dominique Baudis était Défenseur des droits.
Elle a été la collaboratrice d’une ministre de gauche et d’une sénatrice de droite. Elle a la réputation d'être une parfaite honnête femme, en plus d'être chaleureuse. Elle est catholique, mais pas catho 'béni-oui-oui'.
C'est ce qu’elle a précisé lundi en acceptant cette mission qui, dit-elle, sera "rude": présider l’instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation.
Comment va-t-elle travailler?
Elle va librement constituer une équipe avec des victimes, des médecins, des psy, des juristes. Les évêques lui ont promis une entière liberté et les moyens de travailler.
Et dès janvier prochain, Marie Derain de Vaucresson compte commencer les auditions. Combien? C’est la grande question, ils sont potentiellement des dizaines de milliers de victimes. Cela peut être vertigineux a commenté Marie Derain dans La Croix.
Les victimes les plus anciennes seront entendues en premier parce que leur affaires sont prescrites et que la justice ne peut rien pour elles.
Le “solde de tout compte n’est pas pour demain”
Marie Derain de Vaucresson entendra toutes les demandes, qui ne sont pas forcément financières. Elle sait déjà que certains souhaitent simplement une confrontation avec leur agresseur, ou avec l'évêque de l’époque. D’autres veulent juste savoir si leur abuseur est encore en activité, encore un danger.
Mais beaucoup bien sûr vont demander de l’argent. Il n’y a pas de barème pour l'instant, explique Marie Derain. Le montant total des indemnisations, ce ne sera pas son problème. Les évêques ont annoncé lundi qu’ils comptaient vendre des biens de l'église, des immeubles, des œuvres d’arts, les bijoux de famille...
Quant à la durée de la mission, ce sera très très long. Marie Derain explique que le “solde de tout compte n’est pas pour demain”.