Qui est Thierry Burkhard, le chef d'état major des armées qui prend inhabituellement la parole?

Avant le défilé du 14-Juillet ce lundi, son discours est attendu. Le général Thierry Burkhard, chef d'état major des armées, s'exprime ce vendredi lors d'une conférence de presse inhabituelle, au début de ce weekend prolongé du 14 juillet, avant le défilé, avant le discours attendu, lui, du président de la République. Dimanche, de l'Elysée, on attend des annonces majeures. Budget, engagement, peut-être même "service militaire".
Thierry Burkhard, lui, va poser le décor : les menaces, la stratégie, la jeunesse. justement. Emmanuel Macron avait demandé au ministre des Armées et à Thierry Burkhard de lui faire des "propositions pour que la jeunesse ait l'occasion de servir"
Un militaire de grande expérience
Thierry Burkhard, me CEMA, le Chef d'Etat Major des Armées, a 60 ans. Formé à Saint-Cyr, lorsqu’il entre dans l'armée, il y a encore le mur de Berlin. Et depuis il a traversé plus de trois décennies de géopolitique de la France. Irak, Tchad, Ex-Yougoslavie, l'opération Licorne en Côte d'Ivoire et l'Afghanistan deux fois. Il a vu s’effondrer les blocs, renaître les conflits, changer les ennemis, surgir le terrorisme islamiste, puis revenir la Russie.
Légionnaire, parachutiste, chef d’état-major de l’armée de terre avant de prendre, en 2021, la tête de toutes les armées françaises. Enfin la tête... Thierry Burkhard n'a qu'un supérieur hiérarchique : c'est le président de la République.
Lanceur d'alerte
Une partie de son boulot, c'est de préparer les Français aux nouveaux besoins, aux nouvelles menaces. Thierry Burkhard parle d'une "accélération des dangers" et pousse pour des décisions fortes. Il décrit un monde plus instable, il appelle un effort collectif, militaire, industriel et culturel. "l’Occident doit se préparer à des temps très durs" dit-il.
Il a été repéré tôt par Emmanuel Macron à l’époque où il est encore conseiller à l’Élysée, auprès de François Hollande. C'est alors un général discret, rigoureux, respecté dans les états-majors.
On dit qu'une fois devenu Président, c’est lors d’un déplacement au Sahel, en 2018, qu'Emmanuel Macron le remarque à nouveau. La relation se concrétise. Trois ans plus tard, c’est lui qui est nommé chef d’état-major des armées.
Et trois ans après, c’est encore lui. Une longévité rare, inédite depuis les années 70 : il est le premier depuis la fin de la guerre froide à rester aussi longtemps en poste. Il se murmure qu’il voulait quitter son poste cet été. Finalement, il reste à sa place. C’est le président qui décide. Preuve que l’exécutif mise sur la continuité aussi, dans une période où l'on perd ses repères.