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Retraites: 81.000 manifestants à Paris selon la préfecture de police, 700.000 selon la CGT

La manifestation parisienne a rassemblé 81.000 personnes selon la préfecture de police, 700.000 selon la CGT.

La manifestation parisienne a rassemblé 81.000 personnes selon la préfecture de police, 700.000 selon la CGT. - Alain JOCARD / AFP

D'après la préfecture de police, 81.000 personnes ont manifesté à Paris ce mardi contre le projet de réforme des retraites. Selon la CGT, ils étaient 700.000.

Comme cela arrive parfois, les estimations policières et syndicales dans les manifestations font le grand écart. Ainsi, dans le défilé parisien contre la réforme des retraites ce mardi, il y avait 81.000 manifestants selon la préfecture de police, et 700.000 d'après la CGT.

Les services de renseignement avaient estimé, avant la manifestation, qu'entre 60.000 et 90.000 personnes seraient rassemblées dans la capitale.

Partout en France, les cortèges étaient très fournis mardi, à un niveau comparable à la mobilisation record du 31 janvier. Ils étaient notamment entre 6.000 (préfecture) et 30.000 (CGT) à Nice, entre 13.000 et 23.000 à Bayonne, entre 20.500 et 55.000 à Grenoble.

A Marseille, la CGT a fait état de 245.000 manifestants (contre 205.000 le 31 janvier), 30.000 selon la préfecture (40.000 le 31 janvier).

Sondage après sondage, les Français restent très majoritairement opposés à la mesure emblématique de la réforme, le report de l'âge légal de départ, même s'ils pensent qu'elle sera mise en oeuvre in fine.

"Semaine noire"

Dans l'éducation, des blocages ont eu lieu dans des universités et lycées, et le ministère a fait état de 32,71% d'enseignants grévistes. Le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, a recensé 60% des enseignants de collèges et lycées grévistes.

Le secrétaire général de la CGT Energie, Sébastien Ménesplier, a prévu une "semaine noire" dans le secteur, avec des baisses de production principalement dans le nucléaire.

La semaine sera émaillée d'autres mobilisations, en parallèle des débats au Sénat où le gouvernement compte sur l'adoption de la réforme d'ici dimanche. Il envisage "un vote le 16 mars" dans les deux chambres.

"Si la réforme est adoptée, il est peu probable que la mobilisation se maintienne à ceniveau", anticipe une source gouvernementale, qui escompte un désengagement des syndicats réformistes.

"La loi est extrêmement importante, mais la démocratie réelle aussi", a prévenu de son côté Laurent Berger, mettant en garde contre un passage en force à coup de 49.3 qui serait "une forme de blocage inacceptable".

Face "à la situation de blocage", Emmanuel Macron doit "trouver une sortie par le haut", "ou bien une dissolution" de l'Assemblée nationale, "ou bien un référendum", a plaidé Jean-Luc Mélenchon (LFI) à Marseille.

La SNCF prévoit une offre de transport légèrement améliorée pour mercredi, avec un tiers des trains en circulation pour les TGV et TER, contre un cinquième mardi. Jeudi, le trafic sera à nouveau "perturbé", selon l'entreprise, dont tous les syndicats ont lancé une grève reconductible.

AB avec AFP