RMC
Société

Retraites: quelle mobilisation et quelle réponse du gouvernement pour cette troisième journée?

placeholder video
C'est déjà la troisième journée d'appel à la mobilisation depuis le début du combat contre la réforme des retraites. Si le nombre de grévistes et de manifestants devrait encore une fois être élevé ce mardi, il le sera peut-être un peu plus faible que lors des premières dates.

Cette nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites connaîtra-t-elle le même succès que les deux précédentes les 19 et 31 janvier? Entre 900.000 et 1,1 million de manifestants sont attendus dans la rue ce mardi, dont entre 40.000 et 70.000 à Paris. Des prévisions en baisse par rapport à la précédente note des renseignements pour la journée de mobilisation.

Plusieurs signaux annoncent une mobilisation encore très élevée mais moins massive. Moins de manifestations recensées, 250 contre 268 le 31 janvier selon le syndicat Solidaires. Les perturbations dans les transports seront plus limitées, avec un TGV sur deux en service, contre un sur trois lors du deuxième round, et un service assuré à 40% à la RATP contre 27% le 31, selon les calculs d'une association d'usagers.

Quant aux enseignants, leur principal syndicat ne communique pas de taux de grévistes national à cause des vacances qui faussent le résultat, mais ce taux chute de 50 à 30% dans les Alpes-Maritimes.

Un rebond ce samedi?

Pourtant, même si la dynamique peut donner l’impression de s'enrayer, les syndicats ont déjà sorti le parapluie. Il faudra attendre les manifestations de samedi pour faire le bilan, préviennent-ils. Et les premières remontées sont encourageantes. En Île-de-France, notamment, la CFDT va remplir deux fois plus de cars, alors même que les transports ne feront pas grève et permettront donc de rallier les cortèges plus facilement.

Des manifestations qui ne semblent pas inquiéter plus que ça la majorité. En tout cas, c’est ce qu’ils affirment. “Ces journées de mobilisation, c’est du classique”, balaye un conseiller. Au gouvernement, on martèle que les choses ne se jouent pas dans la rue, que la légitimité du débat est au parlement, qui doit servir de “caisse de résonance”. “Il faut montrer qu’on est à l’offensive”, abonde un communicant.

Projet contre projet, voilà la stratégie des ministres en première ligne. “Cela fait 15 jours que le gouvernement se fait boxer sans projet alternatif en face”, pointe un conseiller qui veut maintenant confronter, montrer que les alternatives ne sont pas crédibles, reprendre la main dans l’hémicycle et dans les médias.

Au sein de l'exécutif, on a acté que la réforme ne sera jamais populaire. “C’est la bataille de la responsabilité qu’il faut gagner”, répond l’entourage d’un ministre qui fait le pari qu’à la fin, il y aura bien une majorité pour voter sur un texte qui aura évolué. Et que ce compromis aura un effet sur l’opinion.

Victor Joanin et Sébastien Krebs avec Guillaume Descours