Réveillon amer pour les évacués de la rue d'Aubagne: "Le plus beau des cadeaux serait de récupérer ma maison"

Depuis que son immeuble de la rue d’Aubagne a été détruit, Julie vit dans un tout petit appartement meublé avec ses jumelles. Alors l’organisation du déjeuner de Noël est chamboulée: "D'habitude je le fête chez moi avec mes enfants, j'invite ma famille. Cette année ça a été le contraire, c'est ma mère qui a dû m'inviter", explique-t-elle ajoutant qu'elle est heureuse tant que ses enfants le sont.
De son côté, Patricia n’offrira qu’un pistolet en plastique à son fils ce matin et pas la PlayStation qu’il avait commandée car il n’y a pas la place dans la chambre d’hôtel. Elle aurait souhaité que la mairie la reloge plutôt dans un studio.
"On ne peut rien faire"
"J'aurais pu prendre un petit sapin en plastique et on aurait pu faire une petite fête entre nous. Mais là qu'est-ce que vous voulez faire ? Il y a mon lit d'un côté et celui du petit au-dessus, on ne peut rien faire", explique-t-elle en colère.
8 morts
Djilali lui, est propriétaire d’un appartement dans un immeuble insalubre qu’il a dû évacuer il y a quelques semaines: "Le plus beau cadeau ce serait de récupérer ma maison, ou même d'avoir un appartement pour réunir ma famille, un petit chez soi". Cette année il n’y aura pas de cadeaux sous le sapin ni de repas de Noël pour la famille de Djilali, mais peut être une balade au parc avec les enfants, pour malgré tout garder le sourire en ce 25 décembre.
Le 5 novembre dernier, plusieurs immeubles insalubres de la rue d'Aubagne s'étaient effondrés, faisant 8 victimes. Depuis, d'autres immeubles jugés insalubres, ont été vidé de leurs occupants pour des questions de sécurité.