Saint-Malo: après sept mois de bataille judiciaire, Hadès pourra garder son prénom

Liam et Ambre sont-il des prénoms mixtes ? - (Photo d'illustration) Evagea-Flickr
"Hadès", référence au dieu grec des Enfers ? Au terme de 7 mois de procédure, la justice a autorisé vendredi les parents du petit Hadès à conserver le prénom de leur bébé contre l'avis du parquet de Saint-Malo, a-t-on appris de sources concordantes.
La juge des affaires familiales a accédé à la demande des parents de l'enfant prénommé Hadès, a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Saint-Malo Fabrice Tremel.
Le parquet qui estimait ce prénom contraire aux intérêts de l'enfant a un mois pour faire appel.
Référence à la mythologie "pas suffisante" pour porter atteinte à "l'intérêt de l'enfant"
Né le 19 septembre 2022, Hadès avait été enregistré par l'officier de l'état civil, mais ce dernier avait émis un signalement au procureur.
Selon l'avocat des parents, Pierre Stichelbaut, la juge des affaires familiales a estimé que la référence de ce prénom à la mythologie grecque n'était "pas suffisante" pour mettre en cause "l'intérêt de l'enfant".
"Il ressort de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme que pour s'immiscer dans la vie privée et familiale la justice, pour exercer son droit d'ingérence, doit se justifier pour des motifs graves", explique Me Stichelbaut, citant le jugement.
"Depuis 1900, plus de soixante personnes ont reçu le prénom Hadès en France, 12 en 2020", selon l'avocat. Le délibéré précise également qu'"Hadès n'a pas de résonance ridicule ou péjorative", ajoute Me Stichelbaut, se félicitant d'une décision "motivée et équilibrée".
D'autres enfants nommés Hadès
Pour la mère de l'enfant, Kristina Desgres qui n'a "jamais envisagé d'autres prénoms", cette décision "c'est un 'ouf' de soulagement" et "comme une seconde naissance pour mon fils qui va pouvoir porter le prénom que j'ai choisi".
"Il n'a jamais été question de faire référence à la mythologie grecque" mais "on voulait un prénom qui passe bien dans nos deux cultures", a expliqué à l'AFP la mère, dont le compagnon est franco-colombien.
Grâce à la médiatisation de leur histoire, Kristina Desgres, 28 ans, et Rodrigo Velasquez, 35 ans, ont reçu des témoignages de parents qui avaient également choisi de prénommer leur enfant Hadès. Ces derniers leur ont transmis spontanément des actes de naissance dont "une dizaine" ont pu être produits devant la juge, selon la mère. "J'espère que cela pourra servir à d'autres parents", a ajouté Mme Desgres, qui espère que le parquet ne fera pas appel.