15 minutes pour savoir si on est contaminé par le coronavirus: le test sérologique d'une PME bretonne

Le ministère des Armées vient de passer une commande à l'entreprise pour un contrat d’un millions d’euros.

La France veut massivement dépister et se tourne vers une entreprise française. NG Biotech a mis au point un test sérologique pour détecter la présence des anticorps du Covid-19. 

Aujourd'hui, les autorités de santé font environ 36.000 tests dit PCR par jour. Dans la pratique, c'est un prélèvement nasal, avec une sorte de grand coton-tige. Le prélèvement de sécrétion, qui ensuite doit passer en laboratoire, pour détecter ou non la présence du virus. Si ce test est déployé à grande échelle, il reste sujet à caution: entre 20 et 30% de ces tests sont des faux négatifs. C'est la plupart du temps dû à un mauvais prélèvement, pas assez en profondeur dans le nez.

Théoriquement plus fiable, le test sérologique examine le sang: cela permet de détecter si une personne est ou a été atteinte par la maladie. Y compris donc les fameux cas asymptomatiques. 

NG Biotech a donc mis au point un test sérologique dont l'utilisation ressemble... à un test de grossesse. Une simple goutte de sang sur une bandelette pour détecter la présence d’anticorps du Covid-19. C’est ce qu’a mis au point cette entreprise bretonne. Arnaud Chalin, chef de projet, explique le fonctionnement.

“Il y a des réactifs spécifiques dans ces lignes. Si les anticorps sont présents, ils vont être retenus sur ces lignes et générer un signal coloré”, explique-t-il.

Si la bande se colore, cela veut dire que votre corps pourra se défendre contre le virus. Le résultat arrive en seulement 15 minutes. La PME a mis au point ces kits il y a quelques semaines. “On a quatre hôpitaux qui ont fait des évaluations. Il est exclusivement destiné à une utilisation professionnelle”, affirme-t-il.

Six millions de test produits en six mois

S’il ne sera pas encore vendu aux particuliers, le ministère des Armées vient de signer un contrat d’un million d’euros avec l'entreprise. La production débutera dans deux semaines, et ira crescendo selon Milovan Stankov Puges.

“Dès le mois de mai, ce sera 500.000 tests. On va augmenter jusqu’à 2 millions de tests par mois. Les six premiers, on planifie de produire 6 millions de tests”, indique-t-il. 

Pour atteindre de tels objectifs, NG Biotech va recruter une centaine de personnes, et même ouvrir un deuxième site de production. 

Rémi dos Santos avec Guillaume Descours